Échanges commerciaux : Les chaînes d’approvisionnement toujours perturbées

14/06/2023 mis à jour: 00:56
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Photo : D. R.

Les exportations de biens intermédiaires ont baissé au quatrième trimestre de 2022 dans un contexte de perturbations des chaînes d’approvisionnement, a indiqué l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays.

Selon cette organisation internationale, les exportations mondiales de biens intermédiaires ont baissé de 10% en glissement annuel au quatrième trimestre de 2022, pour s’établir à 2 300 milliards d’USD, reflétant les perturbations auxquelles les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été confrontées pendant les derniers mois de l’année en raison du contexte géopolitique, des pénuries de produits de base, des prix élevés de l’énergie et de la faiblesse de la consommation.

Pratiquement toutes les régions ont été affectées par ce recul, précise la même source. L’Afrique reste au bas de l’échelle dans le commerce mondial, indique-t-on.

Selon l’indicateur de l’activité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales des biens industriels (IG) et qui se réfère aux intrants utilisés pour fabriquer un produit final, la tendance mondiale à la baisse des exportations a commencé au deuxième trimestre de 2022 et s’est poursuivie au quatrième trimestre.

En outre, la part des biens industriels dans le commerce total (à l’exclusion des combustibles) a légèrement diminué pour s’établir à 47 % au quatrième trimestre de 2022, ce qui est inférieur à la part de 51 % enregistrée au même trimestre de l’année précédente et au ratio moyen de 50 % de la dernière décennie, a-t-on précisé.

L’Asie a connu le déclin le plus important, avec une baisse de 15% de ses exportations de biens industriels en glissement annuel au quatrième trimestre. Les exportations de marchandises en provenance de Hong Kong, Chine, ont connu la chute la plus importante, ses expéditions de composants de haute technologie (mémoires d’ordinateurs et circuits intégrés) ayant chuté de 42%, passant de 13,1 milliards de dollars USD à 7,5 milliards de dollars USD.

Les exportations de biens industriels en provenance d’Europe ont connu une baisse de 9%, ce qui s’explique, selon l’OMC, par la forte diminution des exportations de métaux tels que les alliages d’aluminium, dont la production a été profondément affectée par la hausse des coûts de l’énergie déclenchée par la guerre en Ukraine.

Les exportations IG de l’Afrique ont chuté de 14%, tandis que les exportations IG d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud et centrale (-2% et -0,1% respectivement) ont nettement moins souffert, selon la même source.

La baisse des exportations mondiales de biens industriels est en partie imputable aux catégories de produits «pièces et accessoires (à l’exclusion du matériel de transport)» et «autres fournitures industrielles», qui ont diminué respectivement de 13% et 14% en glissement annuel au quatrième trimestre de 2022.

Les exportations mondiales de minerais et de pierres précieuses, quant à elles, ont diminué de 3 %, en raison de la baisse de la demande mondiale et de la baisse des prix, en particulier des minerais de fer. Les chaînes d’approvisionnement alimentaire, en revanche, sont restées résilientes, les exportations de l’IG dans la catégorie des produits alimentaires et des boissons ayant augmenté de 7%.

À l’instar de la croissance mondiale des IG, les flux commerciaux à l’intérieur des régions et entre celles-ci ont diminué au quatrième trimestre. Le commerce intra-asiatique a chuté de 16%, signalant un ralentissement des chaînes d’approvisionnement régionales.

Une tendance similaire a été observée en Europe, où les échanges régionaux d’intrants industriels ont diminué de 10 %. Les exportations des IG vers l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, toutes régions confondues, ont été parmi celles qui ont le plus diminué.

La Chine a considérablement réduit ses exportations de métaux semi-finis (produits sidérurgiques) vers la région de deux tiers au quatrième trimestre de 2022 (de 945 millions de dollars à 321 millions de dollars). Cela était probablement lié à la réduction de la production d’acier brut de la Chine dans le cadre d’une politique environnementale visant à réduire les émissions de carbone, a-t-on expliqué.

 

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