Le tribunal fédéral civil de Manhattan avait jugé le 45e président des États-Unis responsable d’une «agression sexuelle» sur l’ancienne chroniqueuse de presse Elizabeth Jean Carroll dans un grand magasin new-yorkais en 1996.
Le président américain élu Donald Trump, qui sera investi dans trois semaines, devra verser cinq millions de dollars à une autrice qu'il avait agressée sexuellement dans les années 1990 et diffamée lorsqu'elle avait révélé les faits plus de 20 ans plus tard, selon une décision rendue lundi par une cour d'appel de New York.
Le 9 mai 2023, le tribunal fédéral civil de Manhattan avait reconnu Donald Trump responsable d'une agression sexuelle contre Elizabeth Jean Carroll, ancienne chroniqueuse de presse, dans un grand magasin de New York en 1996. Cette dernière, aujourd'hui âgée de 81 ans, avait révélé dans un livre publié en 2019 ce qu'elle considérait être un viol, commis 23 ans plus tôt dans une cabine d'essayage par Trump.
Le milliardaire républicain, qui deviendra le 20 janvier le 47e président des États-Unis, avait constamment attaqué Elizabeth Jean Carroll, la qualifiant de « tarée » et accusant celle-ci d'avoir monté une « affaire bidon ». Le tribunal civil l'avait condamné à verser cinq millions de dollars de dommages et intérêts : deux millions pour l'agression sexuelle et trois millions pour des propos diffamatoires tenus en 2022. Donald Trump avait fait appel de ce verdict, mais trois juges d'appel de New York ont confirmé lundi la décision, estimant qu'il n'avait pas démontré d'erreur de jugement de la part du tribunal.
Elizabeth Jean Carroll, qui fut chroniqueuse pour le magazine *Elle* aux États-Unis, avait obtenu en janvier 2023 une somme de 83,3 millions de dollars pour diffamation dans une affaire distincte liée aux mêmes faits, une décision également contestée en appel.
Depuis sa réélection le 5 novembre, les ennuis judiciaires de Donald Trump se sont en grande partie dissipés avec l'abandon de plusieurs procédures fédérales, notamment au pénal, concernant ses agissements lors de sa défaite à la présidentielle de 2020. Cependant, il reste civilement condamné à payer des centaines de millions de dollars, notamment dans les affaires Carroll et celles liées à son groupe Trump Organization.
Le 30 mai, il est devenu le premier ex-président américain à être condamné au pénal par la justice de l'État de New York, pour des paiements dissimulés à une star du porno avant l'élection présidentielle de 2016. Bien qu'il ait tenté de faire annuler cette condamnation en invoquant son immunité, un juge a repoussé pour l'instant le prononcé de la sentence.