Docteur Chachou. Médecin biologiste et président de l'ALAM : «Il faut chasser les intrus dans la profession de biologie médicale»

26/02/2023 mis à jour: 03:59
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Docteur Chachou. Médecin biologiste et président de l'ALAM

Comment évaluez-vous cette 4e rencontre de la biologie médicale ?

Cette rencontre rentre dans le cadre de la formation continue. Nous, médecins spécialistes et biologistes, ne pouvons pas rester sans l'apport de la formation et se réunir. Comme vous le savez, la formation est obligatoire pour le parcours professionnel de cette spécialité ou bien pour tout praticien de santé. Nous sommes satisfaits de cette rencontre qui a vu la participation de beaucoup de monde du domaine médical, que ce soit les participants algériens ou de diverses nationalités à travers laquelle nous avons échangé nos points de vue et les expériences mutuelles.

Depuis la dernière rencontre qui date de 2019, les connaissances ont-elles évolué ?

Les connaissances ont évolué à une grande vitesse en termes de biologie médicale. D'ailleurs, je ne vous cache pas que depuis l'année 1986 où j'ai commencé ma carrière, je n'ai pas fait autant de choses par rapport à ces dernières années. C'est vous dire que la médecine biologique a beaucoup évolué.

Que préconise l'ALAM pour l'exercice de la biologie médicale, vu que cette dernière fait face aux intervenants étrangers dans cette profession ?

L'ALAM propose qu'il y ait plus de lois parce qu'il faut reconnaître qu'actuellement, il y a un exercice anarchique dans le domaine de la biologie médicale. Il faut le dire clairement, il y a des intrus dans la profession qui ne sont pas diplômés dans le domaine et à qui on a accordé des autorisations d'activité et d'exercice. Cela est un fait et les textes réglementaires existent. Le décret de 2003, l'arrêté de 2008 autorisent les médecins hématologistes cliniciens à faire de la biologie médicale. Ce qui est un non-sens. Ce sont des spécialités cliniques pour lesquelles il faudrait apporter une attention particulière, car il y va de la santé et la vie des gens. Pour le court terme, en attendant que les autorités compétentes régularisent la profession, deux actions nous paraissent salutaires. Le rôle du conseil de l'Ordre prend toute sa place morale et sa dimension éthique pour mettre fin à des dérives souvent signalées. Les associations d'usagers se doivent également de réagir, d'agir et d'informer l'opinion publique à tous les niveaux.

Avez-vous effectué des démarches auprès des autorités publiques pour interdire l'activité illégale liée à cette profession ?

Nous n'avons pas cessé de faire des démarches auprès des autorités concernées. Sauf que nous n'avons reçu, jusqu'à ce jour, aucune réponse. C'est le black-out total. Personne ne daigne ouvrir ce dossier pourtant d'une extrême sensibilité. Nous avons saisi l'actuel ministre et nous attendons qu'il nous reçoive. 

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