Le Liban a transmis hier au médiateur américain en visite à Beyrouth une nouvelle proposition pour la délimitation des frontières maritimes avec Israël, rapporte l’AFP citant un responsable libanais proche du dossier.
Les autorités libanaises ont réclamé la semaine dernière une médiation américaine après l’arrivée au large d’Israël d’un navire censé produire du gaz pour l’Etat hébreu dans des eaux contestées.
«Nous avons proposé d’élargir la surface maritime (appartenant au Liban) de 860 km2 à environ 1200 km2», en incluant le champ gazier de Qana, a précisé un responsable libanais informé des discussions entre le médiateur américain, Amos Hochstein, et les responsables libanais. Selon lui, cette nouvelle proposition exclut le champ gazier de Karish situé, selon Beyrouth, dans une partie des eaux contestées avec Israël.
Le Liban et Israël, officiellement toujours en guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations sous l’égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures. Mais les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée.
Dans un premier temps, les négociations portaient sur une zone de 860 km2 délimitée par la ligne 23, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l’Onu en 2011. Le Liban a annoncé plus tard vouloir réclamer un droit supplémentaire sur 1430 km2 limités par la ligne 29, qui comprend une partie du champ de Karish.
Mais pour Israël, le champ gazier de Karish se trouve dans la Zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l’ONU. «Nous réclamons depuis le début le champ de Qana entier, cela veut dire que la ligne 23 devra être amendée», a poursuivi le responsable libanais. Selon lui, si l’Etat hébreu accepte la nouvelle proposition du Liban, les négociations entre les deux pays reprendront.
Arrivé lundi à Beyrouth, A. Hochstein a rencontré plusieurs responsables libanais, dont le président Michel Aoun et le Premier ministre sortant, Najib Mikati. Le dossier des hydrocarbures est particulièrement stratégique pour le Liban, un pays en faillite qui mise sur la prospection pour enrayer un effondrement économique total.