11. Une action mondiale pour parvenir à un développement durable et résilient face aux changements climatiques est plus urgente que prévu.
Le changement climatique présente des risques pour la nature et les populations du monde entier et ceux-ci augmenteront à chaque petite augmentation du réchauffement. Le développement résilient au climat est le processus de mise en œuvre de réductions ambitieuses des émissions de GES et de prise de mesures d’adaptation qui, ensemble, soutiennent le développement durable - c’est-à-dire l’amélioration du bien-être des personnes, par exemple en réduisant la pauvreté et la faim, en améliorant la santé et les moyens de subsistance et en fournissant à davantage de personnes un accès propre à l’énergie et à l’eau.
Dans les pays en développement et dans les zones particulièrement exposées au changement climatique (par exemple dans les zones côtières, les petites îles, les déserts, les montagnes et les régions polaires), les impacts et les risques climatiques peuvent exacerber la vulnérabilité et les injustices qui peuvent saper les efforts de développement durable, en particulier pour les communautés marginalisées. Avec l’urbanisation croissante (d’ici 2050, les villes et autres zones urbaines abriteront probablement les deux tiers de la population mondiale) s’offrent une opportunité limitée dans le temps de faire progresser le développement résilient au changement climatique.
Cela nécessite une prise de décision urgente pour le nouvel environnement bâti et la modernisation des villes. Des bâtiments écologiques, un approvisionnement fiable en eau propre et en énergie renouvelable, des modes de transport durables au sein de la ville et reliant les zones rurales et un environnement sain pouvant inclure des espaces verts sont des mesures résilientes au climat qui peuvent toutes conduire à une société plus inclusive et plus juste.
Les villes et les agglomérations côtières jouent un rôle clé car, d’ici 2050, plus d’un milliard de personnes pourraient vivre dans ces zones basses et seront confrontées à des risques accrus. Ces villes apportent une contribution essentielle au développement résilient au changement climatique car elles sont des centres importants du commerce mondial et de l’innovation.
12. Une planète saine est fondamentale pour un développement résilient au changement climatique.
La conservation efficace et équitable d’environ 30 à 50% des terres, des systèmes d’eau douce et des océans pour aider à assurer une planète saine en protégeant la nature et, en même temps, en sécurisant les moyens de subsistance des populations, en fournissant de la nourriture et de l’eau, en contribuant à la réduction des risques de catastrophe et jouer son rôle dans l’amélioration de la santé et du bien-être des populations.
Pour mettre cela en contexte, à l’échelle mondiale, moins de 15% des terres, 21% des systèmes d’eau douce et 8 % des océans sont protégés, souvent avec une gestion insuffisante pour prévenir les dommages ou accroître la résilience face au changement climatique.
Il existe des priorités potentiellement concurrentes entre la réduction des risques, la réduction des émissions de GES et le développement. Par exemple, le boisement, la bioénergie, la capture et le stockage du carbone et l’hydroélectricité peuvent nuire aux écosystèmes, réduire la biodiversité et avoir un impact sur la sécurité alimentaire et hydrique. Ces différents objectifs nécessitent un équilibre minutieux grâce à une consultation efficace et à l’implication de chacun dans la prise de décision.
13. Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour parvenir à un monde durable et résilient au changement climatique.
Le développement résilient au changement climatique est déjà un défi aux niveaux actuels de réchauffement climatique. Les perspectives seront encore plus limitées si le réchauffement climatique dépasse 1,5°C.
Le développement résilient au climat ne sera pas possible dans certaines régions, y compris les villes et les établissements côtiers de faible altitude, les petites îles, les déserts, les montagnes et les régions polaires, si le réchauffement dépasse 2°C. L’augmentation rapide des investissements facilite le développement résilient au changement climatique. Elle progresse plus rapidement grâce à une coopération internationale accrue et à la mobilisation d’aides financières.
À propos du GIEC
Le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses risques et ses impacts. Il identifie également les options de limitation de l’ampleur du réchauffement et de la gravité de ses impacts et aussi de l’adaptation aux changements attendus.
Le GIEC est organisé en trois groupes de travail :
•Le Groupe de Travail I étudie les aspects scientifiques du changement climatique ;
•Le Groupe de Travail II étudie les conséquences, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique ;
•Le Groupe de Travail III étudie l’atténuation du changement climatique.
Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux détaillé et régulier des connaissances les plus avancées. Ces rapports alimentent les négociations internationales sur le climat avec des informations scientifiques pertinentes.
Depuis sa création en 1988, le GIEC a établi cinq rapports d’évaluation. Au cours de son sixième cycle actuel, le GIEC publie, en plus des Rapports Spéciaux, des Rapports d’Evaluation sur l’Evolution du Climat :
•Rapport de synthèse afférent au sixième Rapport d’évaluation ;
•Contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation ;
•Contribution du Groupe de travail II au sixième Rapport d’évaluation ;
•Contribution du Groupe de travail III au sixième Rapport d’évaluation.
Suite à la publication de la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation le 09 aout 2021, intitulée «Changement climatique 2021 : les bases scientifiques» et celle du Groupe de travail II publiée le 28 février 2022 et intitulée «Changement climatique 2022 : Impacts, Adaptation et Vulnérabilité», celle du Groupe de travail III au sixième Rapport d’évaluation sera publiée le 1er avril 2022. Le Rapport de Synthèse afférent au Sixième Rapport d’Evaluation sera publié en septembre 2022. Suit et fin (Noureddine Yassaa)