Développement des start-up: Création d’un fonds d’investissement dans le domaine de l’énergie

26/05/2024 mis à jour: 18:45
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Le Fonds algérien des start-up (ASF) aura à gérer les fonds pour les investisseurs dans le domaine de l’énergie - Photo : D. R.

Ce fonds intervient pour pallier l’insuffisance des fonds propres des jeunes entreprises, considérée comme principal obstacle pour les jeunes entrepreneurs. Créé fin 2020, l’ASF opère aussi bien dans le financement de la phase lancement des start-up que dans l’étape développement, à travers des prises de participation minoritaires au sein de ces entités.

Le Fonds algérien des start-up (ASF) compte lancer cette année un fonds d’investissement avec l’apport financier des sociétés du secteur de l’énergie et des mines, destiné à accompagner les start-up dans la concrétisation de leurs projets relatifs au domaine énergétique, a annoncé hier à Alger son directeur général, Okba Hachani.

Actuellement en phase de projet et pour lequel des discussions viennent d’être lancées entre l’ASF et des compagnies énergétiques nationales pour d’éventuelles contributions financières, ce nouvel outil de financement, une fois opérationnel, interviendra «dans le cadre d’une approche de cofinancement», a-t-il indiqué à l’APS en marge d’une journée d’étude sur l’innovation dans le secteur de l’énergie et des mines.

A travers ce Fonds, l’ASF aura à «gérer les fonds pour les investisseurs qui vont l’intégrer tout en investissant avec eux» dans des projets lancés par des start-up algériennes opérant dans des projets ou des solutions relevant du secteur de l’énergie et des mines, a expliqué M. Hachani.

Présentant l’idée de ce projet baptisé «Future of Energy Fund» lors de cette journée d’étude, le DG de l’ASF a affirmé qu’il s’agit de «diversifier les sources de financement via ce véhicule d’investissement spécialisé, pour des levées de fonds pour les entreprises et start-up du secteur de l’énergie et des mines, en tirant profit de l’expertise des entreprises pétrolières et gazières». Créé par six banques publiques, l’ASF est un fonds d’investissement, sous forme de société de capital-risque, qui fait partie du dispositif d’appui et d’accompagnement des start-up.

Il intervient pour pallier l’insuffisance des fonds propres des jeunes entreprises, considérée comme principal obstacle pour les jeunes entrepreneurs. Créé fin 2020, l’ASF opère aussi bien dans le financement de la phase lancement des start-up que dans l’étape développement, à travers des prises de participation minoritaires au sein de ces entités. Ses tranches de financement vont de 5 millions de dinars à 150 millions, sous forme de prise de participation.

Le fonds s’est vu également confier la gestion des fonds d’investissement des 58 wilayas, à raison d’un milliard de dinars par wilaya pour le compte du Trésor public afin de financer les jeunes entrepreneurs et les entreprises à hauteur de 150 millions de dinars par entreprise.

Le soutien du secteur de l’énergie

De son côté, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a mis en avant le soutien de son secteur aux start-up et aux porteurs de projets innovants, réaffirmant la détermination de son département à leur apporter toute l’aide nécessaire en vue de construire un tissu économique diversifié et pérenne.

S’exprimant à l’ouverture des travaux de la journée d’étude sur l’innovation dans le secteur de l’énergie et des mines, avec la participation du ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, M. Arkab a indiqué que les possibilités d’investissement qu’offre le secteur de l’énergie en Algérie sont «très prometteuses» et concernent «plusieurs domaines, dont le renouvellement des réserves d’hydrocarbures et de ressources minières du pays, le renforcement des capacités de production et la valorisation de ces matières premières, l’exploitation optimale des ressources énergétiques et le développement d’initiatives durables et respectueuses de l’environnement, notamment dans les énergies renouvelables et les nouvelles techniques».

Les start-up peuvent saisir ces opportunités pour développer des solutions innovantes et compétitives à même de contribuer à la rationalisation de la consommation d’énergie, à l’analyse des données et à la proposition de services de conseil en efficacité énergétique, a estimé le ministre. Et d’insister sur «la nécessité d’améliorer la performance du secteur de l’énergie et des mines, compte tenu de la place stratégique qu’il occupe dans l’économie nationale».

Cela, a-t-il dit, «ne saurait se faire sans la contribution des start-up, l’utilisation des technologies modernes et le développement de l’innovation». 
Il a aussi mis l’accent sur l’importance d’introduire des solutions innovantes et la numérisation via les start-up dans le cadre de la concrétisation de plusieurs projets dans le secteur, notamment en matière de renforcement de l’infrastructure de production, de transport et de distribution de l’électricité et du gaz, et particulièrement ceux visant à relier le Nord au Grand Sud et à raccorder les foyers et les différents opérateurs (investisseurs ou agriculteurs).

Au sujet de la journée d’étude, le ministre de l’Energie et des Mines a expliqué qu’elle était un espace propice pour aider les entreprises économiques dans le développement de leur écosystème d’innovation technologique et la fabrication des équipements et des pièces de rechange, qui sont actuellement importés et coûtent énormément au Trésor public.

Passant en revue les partenariats entre les sociétés du secteur et les entreprises constitutives de l’écosystème des start-up, M. Arkab a évoqué le groupe Sonelgaz, qui a mis en place, en partenariat avec l’Ecole nationale supérieure d’intelligence artificielle (Ensia), un incubateur qui se veut «un pôle d’innovation et d’entrepreneuriat innovant, qui s’emploiera à créer et développer un écosystème favorisant la diffusion de la culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat».

Il a également cité l’incubateur dédié aux start-up, créé par le groupe Sonatrach avec le concours de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (Anvredet), au niveau de l’université Kasdi Merbah de Ouargla, en vue de promouvoir la recherche et les travaux d’innovation et d’aider à leur concrétisation, à travers l’accompagnement des porteurs de projets innovants dans la création de leurs sociétés.

M. Oualid a, quant à lui, mis en avant la collaboration à grande échelle entre son secteur et celui de l’Energie, mettant en exergue les atouts majeurs de l’Algérie dans le domaine de l’énergie et des mines, qui offrent, a-t-il dit, de nombreuses opportunités aux start-up pour le développement de projets innovants.
 

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