Dette africaine : La Chine remet des compteurs à zéro

27/08/2022 mis à jour: 09:37
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La Chine a beaucoup gagné de terrain en Afrique ces 20 dernières années

A l’occasion de la réunion des coordonnateurs sur la mise en œuvre des actions de suivi de la 8e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), qui s’est tenue le 18 août, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yiannoncé, a déclaré que «la Chine renoncera à demander le remboursement de 23 prêts sans intérêt accordés à 17 pays africains, qui étaient arrivés à échéance à la fin de 2021». Autrement dit, Pékin efface les ardoises de 17 pays au bord de l’asphyxie. 
 

Et ce n’est pas la première fois que cela se produit. La Chine s’est récemment engagée également dans des opérations de restructuration des dettes du Congo, de l’Angola, de la Mauritanie et de la Zambie. L’initiative de la Chine a été applaudie partout en Afrique, surtout que de nombreux pays éprouvent les pires difficultés à rembourser leurs dettes. 
 

Selon les Occidentaux, la Chine détiendrait près de 30% de la dette publique africaine, devenant l’un des plus gros créanciers du continent, notamment dans des pays comme Djibouti, la Guinée ou le Cameroun. Il y aurait même des «dettes cachées».
 

Une étude menée par l’ONG britannique Debt Justice atteste néanmoins que les créanciers privés occidentaux détiennent trois fois plus de dettes des pays africains que la Chine. Intitulée «La crise croissante de la dette dans les pays à faible revenu et les réductions des dépenses publiques» (The growing debt crisis in lower income countries and cuts in public spending), l’étude précise que 12% des 696 milliards de dollars de dettes extérieures du continent sont dus à des créanciers chinois publics et privés, contre 35% dus à des prêteurs privés occidentaux, 39% à des institutions multilatérales (Banque mondiale, FMI, BAD, etc.) et 13% à d’autres créanciers publics.
 

Dans le cas de la Chine, ce sont globalement plus de 150 milliards de dollars qui ont été prêtés depuis le début des années 2000, majoritairement par l’intermédiaire de ses banques de développement, la China Eximbank (60%) et la China Development Bank (25%). Une somme colossale, accordée sous forme de prêts aux conditions jugées opaques par certains experts. Ce qui a valu à Pékin des critiques, notamment de la part des pays occidentaux, qui mettent régulièrement en garde contre le «piège de la dette chinoise».
 

Outre l’annulation de dettes, le ministre chinois des Affaires étrangères a indiqué que Pékin va accroître son implication en Afrique et fournir des aides alimentaires, économiques et militaires supplémentaires, tout en maintenant son soutien à l’Union africaine (UA) dans les efforts de cette dernière pour rejoindre le G20. «Nous continuerons à augmenter les importations en provenance d’Afrique, à soutenir un plus grand développement des secteurs agricole et manufacturier (des économies du continent), et à étendre la coopération dans les industries émergentes telles que l’économie numérique, la santé, les secteurs verts et à faible émission de carbone», a-t-il précisé.
 

Ces derniers mois, Pékin a conclu des accords avec 12 pays du continent pour supprimer les droits de douane sur 98% des produits qu’ils exportent vers la Chine, ce qui permettra d’augmenter la compétitivité des produits africains. En parallèle, 2,17 milliards de dollars supplémentaires ont été investis par les entreprises chinoises en Afrique, et 2 milliards sur les 10 milliards promis pour le commerce ont déjà été engagés.

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