Des responsables limités à la tête d’Annaba : Les habitants interpellent les hautes autorités

09/07/2023 mis à jour: 01:15
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Le premier rail d’Afrique a été couvert de sable et de tapis vert (photo : El Watan)

Est-ce que le maire a le pouvoir de faire tout ce qu’il désire dans sa commune ? Est-il soumis à d’autres avis contraires au niveau de son assemblée ? Ces interrogations émanent des habitants de la ville d’Annaba, après avoir constaté une dégradation générale de son environnement. 

Après les trottoirs de couleur rouge, la charrette des fruits et légumes au milieu d’un rond-point à l’entrée de la cité Seybouse, le même P/APC a confirmé la limite de ses choix en couvrant le trottoir face au port de la ville avec du sable et un tapis vert gazon. Du jamais vu ailleurs. 

Choqués, les habitants l’étaient à plus d’un titre. Ils l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux, les uns pleurent le sort de l’ex-Coquette, les autres ont fait rire tout le monde virtuel sur cette sinistre œuvre, inédite qui plus est. «Y a-t-il des architectes et des bureaux d’études pour éviter à Annaba d’être la risée des autres villes ? Pourquoi ne pas les mettre en concours pour sélectionner les bonnes idées et les concrétiser ? 

Ces derniers mois on constate une dégradation générale des cités dont le centre-ville soit sur le plan environnemental sinon la qualité des travaux publics. Le cas échéant il y a la toile où on peut accéder à toutes les œuvres, tous genres confondus», regrettent des architectes et habitants de la ville qui, à l’effet de mettre fin à ces «mascarades», interpellent les hautes autorités. D’obédience MSP, ancien élu de la même commune chargé de l’environnement, Youcef Chouchane, le maire d’Annaba déçoit les habitants. Connu pour être à l’origine de l’aménagement de l’entrée est de la ville, il subit toujours les critiques des usagers, particulièrement après avoir bitumé les pavés de la route menant à l’avant-port. 

Pire, même le rail, le premier chemin de fer en Afrique, a été troqué contre un trottoir qu’il a couvert de sable et d’un léger tapis vert qui, au gré du vent de la mer, flotte tel un drapeau par terre. Jusqu’à preuve du contraire,  le gazon est disponible au même titre que les plantes à fleurs. Selon les habitants : «L’une des priorités des citoyens est l’environnement, devenu pollué et sale tel qu’il a sédentarisé les moustiques, présents à longueur d’année. 

Pis, l’autre diptère vecteur de paludisme et malaria est le moustique tigre qui a, lui aussi, marqué sa présence et s’est installé dans une ville, qualifiée mensongèrement de quatrième wilaya du pays. Les routes ne sont pas en reste tout autant que les éternels travaux. Trottoirs défoncés, asphalte orné de nids de poule et des dos d’âne (ralentisseurs) loin de toutes les normes». Annaba mérite-t-elle ce sort ?
 

Moustiques tigres et bêtes errantes

Depuis le début de l’été, les moustiques, rongeurs, et autres insectes et animaux nuisibles ont envahi la ville. Aucun effort n’a été consenti par les services de la direction communale de l’environnement par notamment des campagnes de démoustication et de saisie des bêtes errantes. 

Particulièrement la commune chef lieu de wilaya où les habitants incommodés par la présence en nombre de moustiques très agressifs éprouvent des difficultés à trouver le sommeil en ces temps des chaleurs. Les services de la prévention et de la protection de l’environnement n’avaient pas lancé d’opérations de lutte contre les insectes nuisibles en période hivernale. Et même si les quelques interventions enregistrées çà et là n’ont pas eu de résultats qui attestent que ces opérations ont été tardivement menées. 

À cette désolante situation, s’ajoute l’absence de civisme des citoyens. Ceux-ci semblent se complaire dans la saleté et le manque de salubrité de leur environnement, malgré les multiples rappels à l’ordre des agents de la police de l’urbanisme quotidiennement sur le terrain. Au mépris de toutes les règles de voisinage et de bienséance, de nombreux habitants n’hésitent pas à déverser du haut de leurs balcons, ordures, ménagères, déchets et eaux usées. Cette situation est aggravée par les colporteurs et marchands ambulants des fruits et légumes ou de poissons. 

Impunité aidant, les spécialistes de ces types de commerce abandonnent leurs déchets nauséabonds à même la voie publique où en bordure des trottoirs. Elle est également aggravée par les agents de la voirie véhiculés qui évitent de procéder à l’enlèvement des ordures ménagères dans certains quartiers et cités. D’autres refusent de voir, pour ne pas avoir à les ramasser, les dizaines de sacs d’ordures qui tombent de leur camion de voirie surchargé. 

Les opérations de contrôle qui ciblent particulièrement les rues et places commerçantes gagneraient à être élargies à l’intérieur des quartiers et des cités. A l’image de la cité Plaine Ouest qui représente le point de chute du marché informel. Les odeurs pestilentielles qui se dégagent jour et nuit incommodent les habitants de cette grande cité populaire.
 

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