Le nombre de personnes sans accès à l’électricité dans le monde a augmenté en 2022 pour la première fois en dix ans, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’ONU qui prévoient une amélioration modérée de la situation, avec toujours 660 millions de personnes privées d’électricité en 2030.
Quelque 685 millions de personnes n’avaient pas accès à l’électricité en 2022, soit 10 millions de plus qu’en 2020, la croissance démographique ayant dépassé celle des connexions électriques, selon un rapport annuel publié mercredi, produit également avec la Banque mondiale (BM), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Parmi les causes ayant contribué à cette «inversion des progrès», ces experts évoquent notamment la crise de Covid-19 ainsi que la multiplication des sécheresses et des inondations en Afrique subsaharienne. En outre, 2,1 milliards de personnes dépendaient toujours en 2022 de systèmes de cuisson nocifs pour la santé à base de charbon, de fumier, de bois ou de déchets agricoles, soit presque autant que l’année précédente.
Les émanations de ces équipements sont à l'origine de 3,2 millions de décès prématurés chaque année. Le monde n’est toujours pas en mesure d’atteindre les Objectifs de développement durable de l’ONU en matière d’énergie d’ici à 2030, estiment les auteurs du rapport.
Au vu des politiques actuelles, 660 millions de personnes n’auront toujours pas accès à l’électricité en 2030, dont 85% en Afrique subsaharienne, et à cette échéance environ 1,8 milliard de personnes seront toujours dépendantes de systèmes de cuisson nocifs, prédisent-ils.
«Il existe des solutions pour inverser cette tendance négative», assure dans un communiqué, Guangzhe Chen, responsable au sein de la Banque mondiale, plaidant notamment pour «l’accélération du déploiement des mini-réseaux solaires et des systèmes solaires domestiques».