Les Algériens, résidents ou binationaux, comme tous les immigrés de France, ont vécu avec angoisse, non sans raisons, ces élections législatives.
D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur lui-même, Gérald Darmanin, cité par Le Monde, n’avait-il pas confié en réunion autour de Macron avant la dissolution : «Le 7 juillet, les blédards seront partis et ne voteront pas LFI.» Les étrangers ne sont toujours pas rassurés par l’issue du scrutin alors que la crise politique est prégnante et qu’ils en restent des boucs émissaires, dans une France déchirée entre le mouvement populaire antifasciste et les supporters de l’extrême droite, organisés en ligues violentes et racistes.
Sur X (Twitter) des consignes étaient publiées hier par les commandos néonazis pour contrer les «antifa» qui «veulent importer des millions d’Africains». Marine Tondelier, secrétaire générale des Ecologistes, se disait hier en fin d’après-midi «extrêmement inquiète» par le passage à l’action de ces groupes ultraviolents. «Notre solidarité doit être totale avec celles et ceux que ces menaces d'une violence extrême visent très explicitement.»
Et pour le PS, le premier secrétaire Olivier Faure affirmait : «L’extrême droite n’aime pas la démocratie. Elle anticipe sa défaite et appelle à la violence. Prudence ce soir et que chacun veille sur tous.» Hier, au Sacré-Cœur, à Montmartre (Paris), une banderole «Soulèvement antifasciste» laissait craindre des débordements…
Du reste, les abords de l'Assemblée nationale étaient sous haute surveillance après l’interdiction d’un rassemblement d'antifas devant l'AN. A Avignon où se déroule le Festival du théâtre, dans la nuit du 4 au 5 juillet, une manifestation se déroulait dans le Palais des papes afin de prouver qu'en cas de victoire du RN dans les urnes, le monde de la culture serait le fer de lance contre l'extrême droite. Si le cauchemar RN est différé à plus tard, les menaces sur la stabilité du pays demeurent, avec des milliers de policiers et gendarmes mobilisés.