Alors que les rapports des médias font état de la poursuite des attaques dans la bande de Ghaza, poussant les civils à continuer à fuir, l'invasion de Rafah par les forces sionistes «met en danger la vie de centaines de milliers d'enfants déplacés», dont beaucoup sont maintenant «mal nourris et traumatisés», a alerté, mercredi dernier, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
«Des centaines de milliers sont en danger. Ils sont malades, handicapés, mal nourris et traumatisés», a écrit dans un message sur X, Carla Haddad Mardini, directrice de la Collecte de fonds et des partenariats privés de l'UNICEF. Elle rappelle que beaucoup d'enfants ont perdu leur famille et leur maison. Beaucoup ont été déplacés plusieurs fois, entassés dans une petite zone.
«Où sont-ils censés aller ? Il n'y a pas d'endroit sûr à Ghaza», a ajouté Mme Mardini, relevant que «les enfants de Ghaza ont besoin d'un cessez-le-feu maintenant pour éviter de nouvelles souffrances». Avant cette dernière agression de l'armée sioniste à Rafah, 600 000 enfants s'étaient réfugiés dans cette partie de l'enclave palestinienne, vivant dans des tentes ou des logements de fortune n'offrant aucune stabilité.
Selon l’Unicef, un grand nombre d'entre eux ont été déplacés à plusieurs reprises et ont perdu leur foyer, leurs parents et des êtres qui leur sont chers. Des rapports des médias font état de l'intensification des attaques contre Rafah malgré les condamnations internationales et l'ordonnance de la Cour internationale de justice (CIJ) qui avait ordonné, vendredi, à l'entité sioniste de stopper «immédiatement» son agression contre Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès «sans restriction» à l'aide humanitaire.
Des chiffres du ministère palestinien de la Santé indiquent que plus 36 000 Palestiniens sont morts en martyrs dans les attaques des forces sionistes sur Ghaza depuis le 7 octobre. Le ministère ajoute que 75 personnes sont tombées en martyrs et 284 blessées au cours des dernières 24 heures. Ces hostilités continuent d'occasionner d'importants mouvements de populations.
Selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), plus d'un million de personnes ont fui Rafah au cours des trois dernières semaines seulement (depuis le 6 mai). «Les habitants de Rafah ont déjà été déplacés à plusieurs reprises. Et les gens continuent de se déplacer, à la recherche d'une sécurité qu'ils ne trouvent jamais.
Car aucun endroit n'est sûr à Ghaza et personne n'est à l'abri ou épargné», a déclaré, mardi dernier depuis la Jordanie, une porte-parole de l'UNRWA, Juliette Touma. Dans une déclaration publiée sur son compte officiel X, le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, décrit la situation à Ghaza comme «un spectacle d'horreur sans fin, sauf qu'il est réel». «Deux millions de personnes vivent dans un enfer», a-t-il ajouté.
«Les gens disent, aujourd’hui, je n'ai pas été tuée, mais ce sera probablement le cas demain», a ajouté pour sa part une autre porte-parole de l'UNRWA, Louise Wateridge. Sur le terrain, les conséquences de l'attaque de dimanche sur un site de déplacés près de Rafah sont «énormes». Selon l’UNRWA, l'attaque a renforcé la peur de la mort, dans un contexte où les populations de l'enclave palestinienne «voient tellement de morts autour d'eux».