Depuis le 7 octobre dernier, l’administration de Biden a déjà fourni plus de 10 000 bombes (plus de 900 kg) à assassinats massifs. Pour de nombreux médias américains, deux réponses se profilent face à la déclaration de Biden, affirmant que ces cargaisons ne font pas partie des munitions exportées vers Israël.
«Il s’agissait soit d’une bourde de Biden», comme il en fait beaucoup ces derniers temps, «soit d’un mensonge de sa part, alors que son soutien parmi les électeurs à tendance démocrate opposés au génocide s’est effondré», écrit le site bien informé Axios. Lors de sa conférence de presse de jeudi dernier, Biden avait lancé en direction d’un journaliste qui insistait sur l’aval donné par les Etats-Unis pour lever l’embargo dur la fourniture des bombes à destruction massive : «Je ne fournis pas les bombes de 2000 livres.
Elles ne peuvent pas être utilisées à Ghaza ou dans toute autre zone peuplée sans provoquer de grandes tragédies humaines et de graves dommages.» Cependant, à la fin juin dernier, selon l’agence britannique Reuters, l’administration de Biden a envoyé durant ces neuf derniers mois à Israël «14 000 bombes de 2000 livres, 6500 bombes de 500 livres, 2600 bombes de 250 livres, 3000 missiles Hellfire et 1000 bombes antibunker non spécifiées, entre autres munitions».
Tout cet arsenal a servi et sert encore pour tuer des Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, mais aussi pour raser de nombreuses zones de Ghaza, en faire des régions invivables dans le cadre de cette guerre génocidaire.
Peut-on croire que l’administration de Biden ignorait que ces bombes, créées pour traverser des structures souterraines en béton de cibles militaires et de susciter des explosions de très grande envergure au niveau de la surface, allaient être utilisées contre des zones civiles ?
Même si Biden faisait référence, comme l’ont signalé certains médias américains, à une seule cargaison de 1800 bombes de 2000 livres suspendue depuis mai en raison de l’offensive contre Rafah, il n’en demeure pas moins que son administration a envoyé à l’armée israélienne 14 000 de ces bombes durant les neuf derniers mois.
Ce qui permet à Israël de lâcher sur la population de Ghaza 50 bombes de 900 kg par jour, sans avoir besoin d’utiliser les dizaines de milliers d’autres bombes que les USA ont livré à Tel-Aviv. Cela est en totale contradiction avec les propos de Biden tenus jeudi dernier, affirmant qu’il «était temps de mettre un terme à cette guerre», pendant que son administration acheminait, ces dernières semaines, 1700 bombes de 227 kg vers Israël.
Depuis le début de la guerre, Biden n’a pas caché son soutien à Tel-Aviv et continue à le faire, sans tenir compte de la colère de ses électeurs dans son pays, et ce, malgré le bombardement de la ville de Rafah, considérée pourtant comme une ligne rouge pour le président américain.