Le choc de deux mondes. Deux philosophies. Avec une seule place en finale à la clé. Les retrouvailles tant attendues aujourd’hui entre l’Espagne et la France, pour le 37e affrontement depuis cent deux ans entre les deux voisins, font saliver, dans un Euro qui tarde à enthousiasmer les foules.
L’équipe de France se présentera à ce match avec un bloc solide, prêt à une nouvelle bataille devant 70.000 spectateurs dans l’arène de Munich, face à ce qui se fait de mieux cet été en Allemagne. Un vrai duel de gladiateurs dans une authentique opposition de styles. Le survivant retrouvera les Pays-Bas ou l’Angleterre, dimanche, à Berlin.
Les Français Adrien Rabiot et Didier Deschamps ont le plus grand respect pour cette équipe d’Espagne. Et ils ne s’en cachent pas. Ils ont encensé hier la Roja, «l’équipe qui joue le mieux» à l’Euro-2024, selon le milieu des Bleus. «C’est pas pour leur mettre du stress, de la pression ou quoi que ce soit, c’est l’équipe qui a le mieux maîtrisé, qui a laissé la meilleure impression à quasiment tout le monde», a ajouté le sélectionneur.
«On est unanime à dire que c’est l’équipe qui joue le mieux dans ce tournoi», a repris Rabiot. L’Espagne «a la possession, de bons manieurs de ballon au milieu, de très bons joueurs sur les ailes, capables de percuter, de marquer aussi, c’est une équipe complète», a poursuivi le milieu de terrain. Les Espagnols «ont leurs forces, peut-être leurs faiblesses aussi, en tout cas on est confiants», a-t-il ajouté.
Pour Rabiot, la «Roja» est «une équipe qu’il faut bouger, je pense que les équipes qu’ils ont affrontées les ont beaucoup laissé jouer aussi». Mais il a également estimé que les adversaires, «quand ils jouent l’équipe de France, ont tendance parfois aussi un peu à changer leur jeu, à se dénaturer».
De son côté, la Roja, privée de trois titulaires (Carvajal et Le Normand suspendus, Pedri blessé) ce soir, se présente le torse bombé et la confiance à son paroxysme, après avoir sorti l’Allemagne, pays hôte, au tour précédent (2-1, après prolongation).
Meilleure attaque de l’Euro (11 buts), cinq victoires en autant de rencontres après s’être extirpée d’un groupe composé de l’Italie et la Croatie, l’Espagne de Luis de la Fuente - successeur de Luis Enrique, renvoyé après l’élimination du Mondial 2022 dès les 8es de finale contre le Maroc - a tout pour enquiquiner la meilleure défense du tournoi (1 but encaissé).
Un milieu de terrain joueur et technique, à l’image du soyeux Parisien Fabian Ruiz ou du solide Rodri et des bombes sur les ailes avec Lamine Yamal (16 ans) et Nico Williams (21 ans). Un cocktail explosif qui peut faire sauter le verrou français… ou s’y fracasser. Au choix. Les Bleus ont une petite idée.