Démence : prendre ce type de médicaments augmenterait les risques de près de 80%

11/02/2023 mis à jour: 01:49
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Selon une étude américaine, les risques de démence pourraient considérablement augmentés par la consommation régulière d’une certaine famille de médicaments. Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil. Élément indispensable pour une santé de fer, l’assoupissement peut être plus difficile à trouver chez les insomniaques. Les causes peuvent être multiples : stress, mode de vie, travail, maladie... «70% des Français déclarent avoir eu des problèmes de sommeil au cours des huit derniers jours», révèle une étude IFOP, datée de mars 2022. Pour retrouver les bras de Morphée, certains se tournent vers la prise de somnifères. Mais selon une étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, consommés trop régulièrement, ils pourraient augmenter les risques de démence de près de 80%. Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont suivi un panel d’environ 3000 volontaires âgés de 74 ans en moyenne, pendant une dizaine d’années. Initialement, ces derniers ne présentaient pas de signe de démence, et vivaient en dehors du milieu hospitalier. La fréquence de la prise de somnifère a été enregistrée à trois reprises par un questionnaire. À la question : «Prenez-vous des somnifères ou d’autres médicaments pour vous aider à dormir  ?», les volontaires avaient 3 possibilités de réponses : «Jamais, Rarement (maximum une fois par mois), Parfois (entre 2 et 4 fois par mois), Souvent, (entre 5 et 15 fois par mois), ou Presque toujours, (entre 6 et 30 fois par mois).» Dans leur méthodologie, les spécialistes ont différencié les origines ethniques des participants. Pour mesurer l’apparition de démence, les chercheurs se sont basés sur les dossiers médicaux, les traitements suivis par les volontaires, ainsi que les signes symptomatiques d’une démence. Résultats ? Au cours de l’étude, 20 % ont développé une démence. «Les participants qui ont déclaré prendre des somnifères a minima 5 fois par mois, contre 1 fois par mois maximum, étaient significativement plus susceptibles de développer une démence», présente l’étude.

Plus surprenantes, leurs conclusions varient en fonction des origines ethniques. Les chercheurs notent que les participants blancs consommant des somnifères «souvent» ou «presque toujours» présentaient un risque accru de 79% par rapport à ceux n’en consommant «rarement» ou «jamais». Un chiffre nettement plus élevé que chez les participants noirs, dont la prise de somnifère est bien inférieure.

Selon les chercheurs, les milieux socio-économiques pourraient être l’un des facteurs d’explication. «Les participants noirs qui ont accès à des somnifères pourraient être un groupe restreint avec un statut socio-économique élevé et, par conséquent, une plus grande réserve cognitive, ce qui les rend moins sensibles à la démence», explique le Dr Yue Leng, du Département de psychiatrie et des sciences du comportement de l’UCSF et de l’Institut Weill pour les neurosciences, dans un communiqué.

Face à un trouble du sommeil, les spécialistes conseillent de déterminer les problèmes de sommeil et de réaliser différents tests. En cas d’insomnie diagnostiquée, la Dr Yue Leng, recommande, «en première intention», une thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie, à savoir un accompagnement psychologique. «Si des médicaments doivent être utilisés, la mélatonine pourrait être une option plus sûre, mais nous avons besoin de plus de preuves pour comprendre son impact à long terme sur la santé», conclut-elle.

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