Démarcation des terres au Brésil : Des chefs indigènes réclament du concret

30/07/2023 mis à jour: 01:01
AFP
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Les chefs de 54 communautés indigènes du Brésil, dont le cacique Raoni Metuktire, ont exigé dans une lettre vendredi que le gouvernement Lula prenne position «concrètement» sur la démarcation de leurs terres, avant que la Cour suprême ne statue sur le sujet lors d’un procès-clé. 

Dans cette missive en 11 points remise à la ministre des Peuples autochtones, Sonia Guajajara, les leaders de communautés l’appellent à «remplir sa mission de délimiter les terres indigènes» et à procéder à la «désintrusion» dans celles déjà démarquées.

Le document lui a été remis à l’issue d’une rencontre des peuples autochtones lundi à l’initiative de Raoni, emblème de la lutte des indigènes pour la préservation des terres qu’ils habitent.

Ils ont notamment exprimé leur «préoccupation» en réfutant la thèse du «cadre temporel» n’attribuant aux indigènes que les terres occupées au moment de la promulgation de la Constitution, en 1988.

Les indigènes assurent que certains territoires n’étaient plus occupés car ils en avaient été expulsés, en particulier sous la dernière dictature militaire (1964-1985).

Le dénommé «procès du siècle» devant la Cour suprême doit permettre de valider ou non cette thèse, a été de nouveau suspendu en juin, avec un résultat partiel de deux votes contre et un pour.

Selon la missive des indigènes, l’application de ce cadre mettrait en péril leur survie et entraînerait des milliers d’expulsions.

En avril, le gouvernement de gauche de Lula, qui a fait de cette question une priorité, a signé des décrets pour homologuer six nouveaux territoires en faveur des indigènes, les premiers depuis 2018.

Cette démarcation autorise les peuples autochtones à occuper les terres et à avoir l’usage exclusif de leurs ressources.

Aucune nouvelle réserve n’avait été délimitée sous le mandat de l’ex-président d’extrême droite, Jair Bolsonaro (2019-2022). 

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