Le développement des zones d’ombre continue de focaliser le débat public et, naturellement, la campagne électorale en cours, suscitant des engagements pour un surplus d’investissement et d’affectations budgétaires afin d’enrayer les disparités à travers les collectivités locales.
Un nouveau découpage administratif constitue également l’un des axes programmatiques mis en avant par les acteurs politiques. Les deux questions sont en fait intimement liées et incluent la solution à la problématique posée. La sous-représentation des territoires est l’un des écueils qu’il faudra lever dans les meilleurs délais pour permettre une plus grande emprise et efficience à la gestion des affaires publiques.
En dépit de la bonne volonté et de l’engagement des élus à œuvrer pour le bien-être des citoyens, leur champ et leurs moyens d’action demeurent limités, sur les plans humain, financier et technique. Le préalable à tout programme de mise à niveau et de relance multisectorielle est incontestablement l’installation des équipes devant en assurer la mise en œuvre ainsi que le suivi des diverses opérations affectées aux localités.
L’organisation la plus aboutie et rendue possible par le système démocratique est l’assemblée élue, dirigée par un maire, pilotant de nombreux services et assisté d’un exécutif totalement investi de la mission et du devoir d’être à l’écoute et d’agir en faveur des administrés.
Cette piste pour solutionner véritablement en profondeur les problèmes rencontrés par les habitants n’est pas suffisamment prospectée ou esquissée dans les débats, ou alors formulée sans la mettre en relation avec l’ambition de rehausser les conditions de vie des populations locales.
Ce constat est manifeste à l’occasion de l’inauguration de nouvelles cités pouvant accueillir plus de dix mille habitants, et où l’on procède à l’ouverture ou à la pose de la première pierre pour un projet de lycée, un bureau de poste, un espace commercial, et on oublie de prévoir un édifice pour abriter une future assemblée élue, laquelle donnera corps à la démocratie participative, elle-même source d’une gestion harmonieuse et efficace de la cité.
Le renforcement des prérogatives des élus locaux est cependant le vœu le mieux partagé par les intervenants dans le débat public et par les chefs de parti politique. Cette perspective est rendue nécessaire par les nouvelles dispositions du code communal et de wilaya en cours de révision.
Mais cela ne peut constituer la solution exclusive aux urgences en matière de résorption des disparités et des retards de développement.
Le cadre législatif en vigueur confère déjà une marge de manœuvre assez ample et pas toujours exploitée par les élus locaux. Interrogé à ce sujet, un ancien P/APC rétorquera, non sans ironie : «Nous avons les prérogatives suffisantes pour gérer, à part peut-être celle de vendre des terrains communaux !» Il précisera en outre que si des délibérations de l’assemblée sont «rejetées» par l’administration, c’est souvent en raison des erreurs commises par manque de maîtrise par les services communaux.
Il s’agit là du nœud du problème qui freine la réalisation de nombreux programmes mis en place au niveau de l’administration centrale.
La création de nouvelles APC, et son corollaire les wilayas déléguées ou de plein exercice, se fera de concert avec des affectations de personnels qualifiés dans les services techniques en charge de la moindre opération destinée aux zones d’habitation, sur lesquelles l’ombre du marasme ou de la régression cessera enfin de planer.
L’intégration de milliers, sinon de dizaines de milliers d’employés du filet social dans les collectivités locales a été un acquis social notable.
Le défi du développement implique d’orienter de nouveaux effectifs formés à la gestion et à la conduite des projets, avec le double impact positif sur la réduction du chômage des universitaires et la prise en charge des préoccupations premières des citoyens.