Décés du dernier grand crooner américain Tony Bennett : Une constance sur plus de sept décennies

24/07/2023 mis à jour: 03:17
AFP
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Tony Bennett, le dernier des grands crooners américains, apprécié pour sa personnalité chaleureuse et sa constance sur plus de sept décennies, est mort vendredi à l’âge de 96 ans, a-t-on appris auprès de son agent. «Il s’est éteint aujourd’hui à l’âge de 96 ans dans sa ville natale de New York», a déclaré à l’AFP Sylvia Weiner, son agente. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer, un diagnostic qui remontait à 2016.

Chanteur d’une autre époque, celle des crooners comme Frank Sinatra, il a marqué l’histoire de la musique populaire américaine par sa longévité unique, lui qui avait connu un retour en grâce dans les années 1980 et 1990, puis s’était encore distingué par ses duos avec Amy Winehous et surtout Lady Gaga, avec laquelle il avait enregistré deux albums en 2014 et 2021. Le premier de ces deux opus en duo, Cheek to Cheek, a fait de Bennett le plus vieil artiste avec un album numéro 1 au Billboard 200, le classement de référence aux Etats-Unis.

De très nombreuses personnalités lui ont rendu hommage, du président américain Joe Biden -- «pendant plus de 70 ans, Tony Bennett n’a pas juste chanté des classiques, il était lui-même un ‘classique’ américain» à Sir Elton John, pour qui c’était «sans aucun doute le chanteur, l’homme et l’interprète le plus classe».

Bel canto

Né le 3 août 1926 à Astoria, dans le quartier du Queens, le plus cosmopolite de New York, pendant la période de la grande dépression, Anthony Benedetto, de son vrai nom, doit une partie de sa longévité musicale à sa technique vocale. 

Formé au bel canto, celui qui se faisait appeler Joe Bari au tout début de sa carrière aura conservé sa voix intacte tout au long de sa vie, capable de pousser les décibels jusque dans les stades, à 80 ans passés.

Costumes toujours impeccables, pochette, élégance naturelle, Tony Bennett incarnait la chanson de l’après-guerre, sans tomber dans la ringardise, et sans jamais, pour autant, sortir de son registre.

Il reste peu de classiques de lui, contrairement à Frank Sinatra, un autre fils d’immigrés italiens de la région de New York, auquel il a été beaucoup comparé mais dont le succès a été bien supérieur. L’un de ses hits, I left my heart in San Francisco, lui avait ses premiers Grammy Awards en 1963.

«Le meilleur», selon Sinatra

Tony Bennett, qui a adopté le nom de scène américanisé que lui suggérait l’humoriste Bob Hope, a conservé un public fidèle, entretenu grâce à des milliers de concerts et sa prestance scénique. 

«Au théâtre et pour le spectacle vivant, il faut convaincre le public qu’il ne pourrait pas être mieux ailleurs», expliquait l’acteur Alec Baldwin dans le documentaire produit par Clint Eastwood The Music Never Ends (2007). «Et personne dans le show-business ne fait ça mieux que Bennett».

Peu portée sur les effets, sa voix semblait aller à l’essentiel, influencée par divers genres musicaux, notamment le jazz.» En tant que spectateur, (je pense que) Tony Bennett est le meilleur chanteur dans le métier», dira Frank Sinatra. «Il m’enthousiasme quand je le vois, il m’émeut».

Son sourire et son énergie projetaient l’image d’un artiste chaleureux, résolument positif. 

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