Décès du chanteur Karim Tizouiar : Le virtuose du mandole tire sa révérence

29/05/2023 mis à jour: 01:11
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Karim Tizouiar, auteur, compositeur et interprète bien connu pour avoir marqué de son cachet personnel et de son empreinte artistique indélébile la chanson kabyle, est décédé ce dimanche 28 mai des suites d’une longue maladie. 

C’est ce que vient d’annoncer sa famille sur la page Facebook de l’artiste : «C’est avec une grande douleur que je vous annonce le décès de mon père, ce dimanche 28 mai au matin. Dans cette immense tragédie, je tiens à vous assurer que son départ a été digne, et surtout, sans souffrance», écrit sa fille. 

Né le 2 mars 1963 à Sidi M'hamed, quartier d’Alger, Karim Tizouiar est originaire de Cap Sigli, mais il a grandi à Tala Tazert, petit village à 8 km d’El Kseur, dans la wilaya de Béjaïa. Après un apprentissage des bases de la musique comme tous les jeunes des villages de Kabylie, Karim débarque à Paris à l’âge de 20 ans pour fréquenter les milieux artistiques de la chanson kabyle. Au milieu des années 1980, Karim va d’abord se faire connaître en tant que membre du groupe Agraw, initialement formé par Ahcene Zermani (Takfarinas) et Samaouni Boudjemaa. En 1985, il intègre ce groupe et remplace au pied levé Takfarinas en tant que vocaliste et instrumentiste du groupe. En effet, Karim est un excellent soliste au mandole et de surcroît, il possède une très belle voix qu’il manie à la perfection. 

Avec le groupe, il signe Uliw Yedduqus, un tube que beaucoup de jeunes en Kabylie écoutent encore avec plaisir et beaucoup d’autres titres, mais son aventure avec Agraw tourne court assez vite. 

En 1987, Karim Tizouiar décide de voler de ses propres ailes et se lance dans une carrière solo avec un premier album intitulé Ay Aguitar qui connaîtra un succès fulgurant. Il produira par la suite plusieurs albums avec des compositions portant cette touche très personnelle qui fait les grands artistes. 

A partir de 2011, il fera face à une maladie qui va le diminuer physiquement et l’éloigner progressivement de l’art, ne faisant que de rares apparitions au grand dam d’un public qui le suit, l’apprécie et qui lui est resté fidèle. 

En définitive, malgré sa disparition, Karim Tizouiar restera dans les annales de la chanson berbère pour l’avoir marquée de son empreinte personnelle. Il est l’un des rares artistes à avoir fait école de son vivant, devenant une référence qu’on copie, qu’on imite et à laquelle on s’efforce de ressembler. 

Karim fait partie de cette classe de grands artistes qui se sont forgé leur propre cachet, style personnel et leur propre public. Ses chansons lui survivront.  

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