C’est une énigme qui a longtemps taraudé les chercheurs : dans la vallée de la Mort, en Californie, des pierres semblent se déplacer toutes seules, sur des centaines de mètres.
L’œuvre de la glace et du vent. Pas la peine d’espérer les voir bouger, le phénomène est rare. Mais au fil du temps, les sailing stones (pierres mouvantes ou pierres à voile) de Racetrack Playa, un lac asséché de la vallée de la Mort, ont laissé derrière elles de longues traces. Certaines pèsent quelques centaines de grammes, d’autres plus de 300 kilos !
Quelle force peut bien les déplacer ?
En voilà «un cauchemar pour les géologues», pouvait-on lire en 1952 dans un reportage photo du magazine Life. Il a fallu attendre six décennies pour que des scientifiques percent le secret de ces gros cailloux. En 2011, ils ont placé des capteurs GPS sur quinze d’entre eux. Deux ans plus tard, en décembre 2013, ils ont enfin détecté des mouvements ! La veille, la pluie avait formé une mare de sept centimètres de profondeur sur l’étendue sablonneuse, qui avait gelé à la nuit tombée. Le lendemain, des pierres s’étaient mises à bouger, quelques secondes par-ci, un quart d’heure par-là, à la vitesse de deux à six mètres par minute.
Sous l’effet du froid, comprirent les chercheurs, l’eau au sol avait formé une couche de glace temporaire. En fondant, la glace s’était fissurée, formant des plaques qui s’étaient mises à glisser sous l’effet du vent, emportant les pierres avec elles ! Mystère résolu.