Pour tenter de juguler l’épidémie, plusieurs mesures ont été mises en œuvre. Le wali de Bouira, Lamouri Abdelkrim, a ordonné, au lendemain de la détection des premiers cas, la fermeture temporaire de tous les marchés aux bestiaux de la région et interdit la circulation des animaux pour limiter la propagation de la maladie.
Depuis que la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a émergé dans la wilaya de Bouira, la situation s’est rapidement aggravée. Selon un rapport récent des services agricoles (DSA), 42 bovins ont été abattus et environ une soixantaine d'exploitations agricoles ont été touchées. Les répercussions économiques et sanitaires sont sévères.
L’abattage des animaux infectés, nécessaire pour contenir l’épidémie, a entraîné des pertes financières considérables pour les éleveurs. Les symptômes de la dermatose, tels que la boiterie, affectent la production de lait et la croissance des jeunes bovins.
Les éleveurs s’inquiètent de plus en plus pour la santé de leurs animaux et la viabilité de leurs exploitations face à la propagation rapide de la maladie. «La maladie est localisée surtout dans les communes nord de Bouira, telles que Lakhdaria, Haizer, Aïn Bessem, Kadiria», a déploré l’inspectrice vétérinaire de la DSA, Djamila Benbelkacem, en soulignant que la DNC a été détectée dans 64 exploitations agricoles.
Pour tenter de juguler l’épidémie, plusieurs mesures ont été mises en œuvre. Le wali de Bouira, Lamouri Abdelkrim, a ordonné, au lendemain de la détection des premiers cas, la fermeture temporaire de tous les marchés aux bestiaux de la région et interdit la circulation des animaux pour limiter la propagation de la maladie. Des prélèvements sur les bovins présentant des symptômes ont été envoyés à l’Institut Pasteur d’Alger pour analyse.
Cependant, malgré ces mesures, l’épidémie continue de se propager. Les défis rencontrés comprennent un manque de recensement et de localisation du cheptel, rendant difficiles le suivi et le contrôle de la maladie, ainsi que l’absence de vaccination : la plupart des bovins ne sont pas vaccinés contre la dermatose nodulaire.
La forte densité du bétail dans certaines exploitations favorise également la propagation rapide des infections. Mme Benbelkacem a recommandé plusieurs actions pour mieux gérer la situation. «Désinfecter en permanence les étables, les zones infestées de mouches et les oueds, et maintenir une hygiène rigoureuse dans les exploitations pour réduire la prolifération des bactéries et des parasites», a-t-elle préconisé en ajoutant qu’il est nécessaire de poursuivre les campagnes de sensibilisation pour informer les éleveurs des mesures de prévention et des symptômes à surveiller.
La dermatose bovine pose un défi majeur aux éleveurs de la wilaya de Bouira. Malgré les efforts déployés pour contenir l’épidémie, la maladie continue de se propager, entraînant des pertes économiques et sanitaires. Une coopération renforcée entre les autorités locales, les services vétérinaires et les éleveurs est essentielle pour surmonter cette crise. Des mesures préventives plus strictes, une meilleure gestion du cheptel et une sensibilisation accrue sont indispensables pour freiner la progression de l’épidémie.
Le retour des résultats des prélèvements envoyés à l’Institut Pasteur d’Alger pourrait offrir une meilleure compréhension de la nature précise de la dermatose affectant les bovins de Bouira. Une fois le diagnostic confirmé, des stratégies de traitement plus ciblées pourront être mises en place.
Par ailleurs, les campagnes de sensibilisation doivent être intensifiées pour informer les éleveurs sur les pratiques sanitaires à adopter et les signes précurseurs de la maladie. En outre, il est impératif de développer et de mettre en œuvre des programmes de vaccination à grande échelle. La vaccination est l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir la propagation de maladies infectieuses dans les populations animales. Une campagne de vaccination bien coordonnée pourrait jouer un rôle décisif dans la maîtrise de l’épidémie.