Crise libyenne : Le Premier ministre en exercice annonce des élections législatives

23/02/2022 mis à jour: 15:59
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Le Premier ministre libyen en exercice, Abdelhamid Dbeyba, récemment écarté par le Parlement, a réaffirmé lundi qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement élu  et annoncé des élections législatives avant fin juin. Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, la Libye s’est retrouvée avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli, après avoir manqué l’échéance électorale cruciale de décembre.

Le Parlement siégeant à l’Est a en effet désigné le 10 février l’ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, pour remplacer M. Dbeyba à la tête du gouvernement intérimaire. Or, ce dernier assure qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un Exécutif sorti des urnes.

Outre le remplacement de M. Dbeyba, les députés ont voté pour une nouvelle feuille de route politique, qui doit aboutir à une élection présidentielle au plus tard dans 14 mois.

Dans un discours télévisée lundi soir, M. Dbeyba a lancé une diatribe contre la «classe politique hégémonique» et en particulier le Parlement, dont la décision «imprudente» de le remplacer «conduira inévitablement à la guerre». Il a, à son tour, annoncé une nouvelle feuille de route politique qui doit débuter par la tenue d’élections législatives «au plus tard le 24 juin», date marquant la fin du processus politique parrainé par l’ONU.

C’est dans le cadre de ce processus que M. Dbeyba avait été désigné, il y a un an, à la tête d’un gouvernement intérimaire, après des années de guerre et de divisions, pour mener la transition en organisant des élections présidentielle et législatives initialement prévues en décembre dernier.

Mais des querelles persistantes ont entraîné le report, sine die, du double scrutin sur lequel la communauté internationale fondait de grands espoirs pour enfin stabiliser le pays et en finir avec les ingérences étrangères.

Dans son discours lundi, M. Dbeyba a assuré que les législatives seraient suivies par l’élaboration d’une Constitution, laquelle fixerait la base juridique de l’élection présidentielle, dont la date n’a pas été précisée.

Le Premier ministre en exercice serait alors «prêt à renoncer à sa candidature» à la présidentielle, a-t-il promis. En attendant, son rival au poste de Premier ministre a jusqu’au 24 février pour former un gouvernement et le soumettre au Parlement.

Plongée dans le chaos depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, la Libye pourrait à nouveau se retrouver avec deux gouvernements parallèles, comme entre 2014 et 2020, en pleine guerre civile.

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