Le dirigeant de facto du Soudan Abdel Fattah Al Burhane refuse de s’asseoir à la même table que son rival Mohamed Hamdane Daglo, a affirmé hier un responsable soudanais après qu’un bloc régional a évoqué la possibilité d’une rencontre entre ces généraux en guerre.
Des combats font rage au Soudan depuis la mi-avril entre l’armée commandée par le général Abdel Fattah Al Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti». Les efforts de médiation déployés jusqu’à présent pour mettre fin aux affrontements n’ont pas abouti, les nombreuses trêves n’ayant quasiment jamais été appliquées.
«Dans les circonstances actuelles, Al Burhane ne s’assoira pas à la même table que Hemedti», a déclaré à l’AFP un officiel soudanais sous couvert de l’anonymat. Il faisait référence à la proposition de médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), le bloc régional d’Afrique de l’Est. Lors d’un sommet lundi à Djibouti, l’Igad a annoncé que le Kenya allait présider un quatuor comprenant l’Ethiopie, la Somalie et le Soudan du Sud pour tenter de résoudre le conflit au Soudan.
Et selon un projet de communiqué du sommet publié par la présidence kényane, les dirigeants du quatuor vont tenter d’organiser une «rencontre en face-à-face» entre les deux généraux «dans l’une des capitales régionales». Jusqu’à présent, le comité de l’Igad sur le Soudan, qui ne comprenait pas l’Ethiopie, était dirigé par le président sud-soudanais Salva Kiir, médiateur historique au Soudan.
Or, le ministère soudanais des Affaires étrangères indique, dans un communiqué publié hier, «exiger» que le président Kiir reste à la tête du comité.
Les combats continuaient de faire rage hier à Khartoum où l’artillerie pilonne le nord de la capitale et ses banlieues. Les combats ont fait plus de 1800 morts, selon l’ONG Acled, et deux millions de déplacés, selon l’ONU. De nombreuses trêves annoncées jusqu’à présent ont été le fait d’une médiation des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite.