Crise sanitaire oblige, plus de 10 millions d’élèves ont été renvoyés chez eux à quelques jours de la préparation des devoirs et des évaluations continues. Une décision surprise qui aura un fort impact sur la scolarité des enfants.
En effet, les cours sont interrompus depuis jeudi dernier, et ce, pour une durée de 10 jours. La cause est la propagation inquiétante de la Covid-19 en milieu scolaire. Les appels à un confinement national, du moins dans ces lieux qui accueillent un grand public, notamment en bas âge, ont fini par être satisfaits sur décision présidentielle.
Même si elle n’est pas contestable dans sa forme, elle reste tout de même un fort impact pédagogique sur les élèves qui commençaient à se préparer aux différentes évaluations et devoirs.
«Personnellement, mes deux enfants, au collège et au primaire, n’ont plus cet attachement à l’école ni à l’ambiance scolaire depuis l’instauration du système d’enseignement par alternance. Avec ces vacances improvisées, je me retrouve dans la peau de l’enseignant. Je me débrouille des exercices sur internet et je les oblige à les faire pendant que je suis au travail. Je me retrouve toujours avec des exercices non faits ou carrément bâclés pour éviter les sanctions», déclare Mounia, fonctionnaire et maman de deux enfants.
D’autres parents expriment les mêmes inquiétudes quant au risque d’un décrochage scolaire, contestant ces interruptions non préparées des cours. «Ils auraient dû sortir avec une pile d’exercices et assurer des cours en ligne, notamment pour les classes d’examen. En cette période de forte propagation du virus, même les cours particuliers sont impossibles. Nos enfants sont perdus et leur réussite et leur niveau sont compromis», s’exclame Tahar, père de 3 enfants tous scolarisés.
Une situation que les syndicats ne manquent pas de contester. Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), prévoit le retour vers l’instauration du «seuil» dès l’approche des examens.
«Il faut rappeler d’abord que la rentrée a été reportée au 21 septembre dernier au lieu du 4, puis, il y a eu aussi une semaine de plus de vacances le trimestre dernier et maintenant encore, on perd dix jours de scolarisation, Où va-t-on ? Il y aura et il y a déjà des conséquences sur l’avancement des programmes.
Nous ne sommes qu’à 30% du taux d’avancement. Nous ne pourrons jamais les terminer et nous irons directement vers le fameux seuil», s’emporte le syndicaliste qui confirme que cette année et suite au plan exceptionnel d’enseignement, les élèves n’auront réellement droit qu’à 80 jours effectifs de cours, soit deux mois et demi d’école.
Pour lui, les leçons n’ont pas été tirées de la première année Covid, où il était censé renforcer et encourager l’enseignement à distance. Pour lui, l’absence d’un suivi pédagogique à distance conforte le sentiment de vacances chez les élèves et renforce la cote du décrochage.
Le calendrier des devoirs et compositions revus
Suite à la propagation de la pandémie de la Covid-19 en milieu scolaire et la fermeture des écoles pour une durée de 10 jours, le ministère de l’Education nationale a décidé de décaler le calendrier des devoirs et des compositions au titre du 2e trimestre de l’année scolaire 2021-2022.
Prévus à partir du 23 janvier, soit hier dimanche, les devoirs ont été décalés à une date ultérieure à partir du 29 janvier. A fort impact pédagogique sur l’avancée des programmes, une probable révision des dates des examens officiels n’est pas à écarter. A. B.