Covid-19 : La levée du dispositif sanitaire n’est pas à l’ordre du jour

07/03/2022 mis à jour: 06:01
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La baisse des taux d’incidence et de positivité se poursuit au fil des semaines avec une diminution significative du nombre de décès / Photo : D. R.

En l’absence d’un taux de couverture vaccinale avoisinant les 70%, le port du masque dans les lieux publics et le pass vaccinal sont toujours en vigueur.

La situation épidémiologique s’améliore de jour en jour sur l’ensemble du territoire national concernant la circulation du SARS-CoV-2 et de son impact sur le système de soins. La baisse des taux d’incidence et de positivité se poursuit au fil des semaines avec une diminution significative du nombre de décès.

Les services hospitaliers dédiés à la prise en charge de la Covid-19 ont recommencé à assurer leur activité d’origine. Ainsi, le sous-variant de l’Omicron BA2, qui est le plus dominant, évolue sans impact sur les indicateurs épidémiologiques. Le bilan des dernières 24 heures fait état de 42 nouveaux cas de coronavirus et d’un décès.

Est-ce que cela justifie le maintien du dispositif de protection et de prévention contre le coronavirus (Covid-19), mis en place depuis le début de la pandémie et qui a été à maintes reprises allégé puis reconduit selon l’évolution de l’épidémie ?

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la levée des restrictions sur la mobilité des personnes, les rassemblements, les regroupements familiaux et les activités commerciales, économiques et sociales ainsi que les mesures de prévention, notamment le port du masque et le pass vaccinal, est liée directement au taux de couverture vaccinale réalisée par chaque pays, devant avoisiner les 70% afin d’arriver à un immunité collective.

L’Algérie ne dépasse pas les 30,48% de la population, soit 6 096 588 d’Algériens entièrement vaccinés. Ce qui est très loin de l’exigence de l’OMS. C’est dans doute la raison pour laquelle le comité scientifique temporise encore pour demander la levée de ce dispositif qui est partiellement allégé. La campagne nationale de vaccination anti-Covid-19 n’aura en fait duré que quelques mois avec une grande réticence de la population face aux différents vaccins pour enfin abandonner complètement ce geste de prévention, sauf les personnes souhaitant voyager.

Le porte-parole du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie et directeur général de la prévention au ministère de la Santé, le Dr Djamel Fourar, est catégorique. «En l’absence d’un taux de couverture vaccinale avoisinant les 70%, comme requis par l’OMS, le dispositif sanitaire mis en place, dont deux mesures qui ont fait l’objet de décret exécutif, à savoir le port obligatoire du masque et le pass vaccinal dans les lieux public, est toujours en vigueur. Nous appelons justement à l’application stricte de ces mesures», a déclaré le Dr Fourar.

Et d’ajouter : «La levée du dispositif de protection contre la Covid-19 n’est pas à l’ordre du jour et nous continuons à suivre l’évolution de la pandémie dans notre pays et à l’étranger.» Pour l’épidémiologiste Abderrezak Bouamara, la situation est effectivement stable, avec une diminution du nombre de cas et des hospitalisations, mais la prudence est toujours de mise, selon lui. «Une telle situation épidémiologique peut nous amener à alléger ou lever carrément certaines mesures sanitaires du dispositif national pour la lutte contre la Covid, comme le retour aux écoles à temps plein, par exemple.

Mais, ce n’est pas le moment de procéder à une levée du dispositif», a-t-il indiqué. Et de rappeler : «L’épidémie n’est pas encore éteinte et le virus est toujours en circulation alors que le taux de vaccination de la population est loin de l’objectif fixé par l’OMS.» Selon le Pr Bouamra, pour parvenir à une immunité collective, il faudrait a minima que plus de 60% de la population soit contaminée ou vaccinée et surtout que ces personnes ne puissent pas être recontaminées.

Il explique que la levée du dispositif est tributaire de cette immunité, qui constituerait le véritable pic de l’épidémie. A la question de savoir si on peut parler de la fin de la pandémie, l’épidémiologiste se montre plutôt prudent en l’absence d’immunité collective et le risque d’apparition de nouveaux variants surtout qu’«il y a beaucoup d’incertitudes autour de ce virus et aucune preuve scientifique pour dire que c’est la fin de la pandémie. Il y a des probabilités de voir cette pandémie devenir une infection virale saisonnière, comme la grippe, après cette accalmie». 

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