Le Club sportif constantinois s’est comporté en cette première sortie continentale dans le cadre de la phase de poules comme un habitué et un initié à cette épreuve de la Coupe de la CAF. Comment ne pas se comporter ainsi alors que le club a pratiquement gagné ses quatre matchs en phase éliminatoire. Faut-il rappeler que c’est la première fois que le CSC joue à ce stade de la compétition et à l’extérieur de ses bases.
Pourtant, l’adversaire des Constantinois, le Club Sfaxien, évoluant devant ses milliers de supporters, est considéré à juste titre par les spécialistes tel un ténor sur la place africaine au regard de ses titres précédents en cette épreuve. Le jour du face-à-face, les considérations évoquées plus haut n’ont pas pu tenir la route de la réalité de la compétition sur le terrain. Sur une pelouse en piteux état, les locaux étaient surpris par la stratégie adoptée par les protégés de Kheireddine Madoui.
En effet, ce dernier en technicien expérimenté et tacticien rompu et avéré a mis en place un plan de jeu adapté d’abord à l’état de la pelouse en ensuite aux forces et faiblesses de son adversaire. Ce sont les coéquipiers de l’excellent gardien Kheireddine Boussouf, un véritable remplaçant de luxe, qui ont commencé à titiller l’arrière-garde sfaxienne. Ce n’était pas de l’audace.
C’était bien étudié. Dès la 14e minute, Zakaria Benchâa a tenté de surprendre le gardien local. Les attaques des actions offensives des Constantinois étaient bien articulées.
Le ballon circulait avec une réelle fluidité. Les locaux se sont manifestés par leur stratège Habessi à la 27e de jeu. Lequel d’un maître tir cadré des 25 m a obligé Boussouf de s’illustrer par une parade planée digne des grands keepers. D’autres occasions offensives locales se sont succédé, mais trouvaient en face une défense hermétique. Nous citerons celles aux 35’ et notamment à la 38’ où le mauvais renvoi de la défense visiteuse a failli leur coûter cher. Derballi devant la cage a tiré dans l’air au-dessus de la transversale. La mi-temps fut sifflée sur un nul blanc. Après la pause-citron, les deux équipes reviennent plus motivées pour forcer le destin. Les locaux par l’entremise de leurs attaquants vedettes, en l’occurrence Habessi et Baccar, ont tout fait pour trouver la faille. La défense calme et bien organisée autour d’un Boussouf des grands jours repoussait les tentatives. Madoui et ses collaborateurs à partir de la ligne de touche prodiguaient les consignes tactiques pour déjouer la plan offensif sfaxien.
Benchâa, encore lui, a failli concrétiser. La 75’ de jeu a donné au public présent toute la dimension du jeu collectif du club constantinois. Une action rondement menée avec des passes à une touche de balle au pied, laquelle fut touchée par tous les joueurs. Cependant, le meilleur pour le CSC était à venir. Flairant une baisse de régime des locaux, Madoui ordonne de passer à la vitesse supérieure.
Ce qui fut fait. En effet, l’action qui allait assommer les locaux ponctuée par un but tout en finesse, fut celle où Mohamed Benchaïra, un véritable porteur d’eau infatigable et particulièrement clairvoyant, récupère une balle au milieu du terrain.
Ce dernier et comme à son habitude lève la tête, voit la progression du capitaine Brahim Dib sur le côté gauche. Le renversement aussi précis de la balle au buteur fut un modèle du genre. Dib hérite d’une balle dans les meilleures conditions réalise un amorti de la poitrine et file droit au but. Fixe le gardien et d’un tir du pied gauche réussit à surprendre le gardien Aymen en coin.
C’était à la 81’. On dirait que le CSC attendait ce moment pour asséner son coup de grâce au club sfaxien. Il ne restait que quelques minutes pour lesquelles les Sfaxiens avaient tout essayé pour au moins égaliser. La défense constantinoise excelle dans le registre de défendre son acquis. Sur ce, l’arbitre égyptien El Banna siffle la fin du match avec une victoire constantinoise amplement méritée.