Le patron du groupe Bourbon, spécialiste de l’assistance maritime au secteur pétrolier offshore, a été condamné hier par la justice française à deux ans de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de gérer une entreprise pour corruption d’agents du fisc dans trois pays africains, rapporte l’AFP.
L’avocat de Gaël Bodénès, Me Patrick Maisonneuve, a annoncé faire appel de cette condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Marseille (sud-est), où se trouve le siège du groupe employant plus de 5.900 personnes dans 38 pays, ce qui en suspend les effets. La découverte en octobre 2012 par les douaniers de l’aéroport de Marseille de 250 mille dollars en liquide dans la valise du directeur fiscal de Bourbon à l’époque, Marc Cherqui, a déclenché l’affaire.
Les investigations ont mis au jour des cas de corruption lors de contrôles fiscaux dans trois pays africains producteurs d’hydrocarbures, réputés pour leur mauvaise gouvernance.
D’après les enquêteurs, en Guinée Equatoriale, 400 mille euros ont été versés en février 2011 à un intermédiaire pour faire passer un redressement fiscal initial de huit millions d’euros à 44.849 euros. En novembre 2011 au Cameroun, des inspecteurs fiscaux se sont vu remettre 150 mille euros pour épargner à la filiale Bourbon Offshore Surf le paiement d’une ardoise fiscale de 11 millions d’euros.
Enfin, au Nigeria, en octobre 2012, le versement de 700 mille dollars à deux contrôleurs puis un autre de deux millions de dollars au responsable du Département d’investigation criminelle auraient permis de ramener à 4,1 millions de dollars un redressement fiscal annoncé à hauteur de 227 millions de dollars.
Le tribunal a jugé que «c’est bien au niveau du groupe que la décision était prise et le bénéfice attendu», attribuant la responsabilité des ces décisions aux trois directeurs généraux délégués réunis au sein du Comité exécutif (Comex) de Bourbon. Gaël Bodénès, devenu depuis numéro 1 du groupe, Laurent Renard et Christian Lefevre sont ainsi désignés comme les «auteurs des infractions de corruption».