Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol fait courir un «grand danger» à son peuple, selon le chef de son parti

06/12/2024 mis à jour: 22:36
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Le chef du Parti du pouvoir au peuple, Han Dong-hoon, réclame le départ du chef de l’État, affirmant que celui-ci avait ordonné l’arrestation de dirigeants politiques importants.

Le parti du président Yoon Suk Yeol a demandé son départ rapide, estimant que son maintien au pouvoir représente un grand danger pour le pays après son coup de force manqué. Mardi soir, Yoon avait proclamé la loi martiale et fait déployer l’armée à Séoul, avant de rétropédaler six heures plus tard sous la pression du Parlement et des manifestations.

Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir au peuple (PPP), a déclaré qu’une suspension rapide de Yoon était nécessaire pour protéger la République de Corée et sa population. Le Parlement doit voter samedi sur une motion de destitution portée par l’opposition, dont l’adoption semble de plus en plus probable à moins d’une démission du président avant le vote. Han a évoqué des preuves crédibles selon lesquelles Yoon aurait ordonné l’arrestation de dirigeants politiques dans la nuit de mardi à mercredi. Il a également critiqué l’inaction du président face à des responsables militaires impliqués dans des interventions jugées illégales, affirmant que la Corée du Sud serait en danger s’il restait en poste.

Le commandant des forces spéciales sud-coréennes, Kwak Jong-geun, a révélé avoir reçu l’ordre de « traîner dehors les membres de l’Assemblée nationale », instruction qu’il attribue à l’ancien ministre de la Défense. Trois hauts gradés militaires, dont le commandant militaire de Séoul, celui des forces spéciales et celui du contre-espionnage, ont depuis été suspendus pour leur rôle dans cette opération.

Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a exprimé sa confiance en la résilience démocratique de la Corée du Sud lors d’un entretien avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères. Il a salué la levée de la loi martiale et réaffirmé l’engagement des États-Unis dans leur alliance avec la Corée du Sud.

La cote de popularité de Yoon Suk Yeol a chuté à 13 %, un niveau historiquement bas, selon un sondage Gallup. L’opposition n’a besoin de rallier que huit députés du PPP pour obtenir les deux tiers nécessaires au Parlement pour voter la destitution, ce qui entraînerait la suspension de Yoon en attendant la validation de la Cour constitutionnelle. Une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours si la destitution est confirmée.

Depuis la levée de la loi martiale mercredi matin, Yoon n’a pas fait d’apparition publique. Il avait justifié sa décision par la nécessité de protéger la Corée du Sud des menaces nord-coréennes et d’éliminer les éléments hostiles à l’État, dans un contexte de tensions sur le budget 2025. Cependant, il est désormais visé par une enquête pour rébellion, un crime théoriquement passible de la peine de mort, bien que cette peine ne soit plus appliquée dans le pays depuis 1997.

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