Le secrétaire d’État américain a également affirmé ce lundi que Moscou allait «partager des technologies spatiales et satellite avancées» avec la Corée du Nord, qui a envoyé des milliers de soldats se battre aux côtés de la Russie contre l’Ukraine.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a entamé une tournée d'adieu à Séoul ce lundi 6 janvier, avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, afin de consolider l'alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud malgré la crise politique qui frappe le pays. Pendant ses échanges avec des responsables sud-coréens, la Corée du Nord a procédé au lancement de son premier missile balistique de l'année, tiré depuis Pyongyang et abîmé en mer du Japon, a rapporté l'armée sud-coréenne.
Lors d'une conférence de presse avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Tae-yul, Antony Blinken a condamné ce tir, qu’il a qualifié de «violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies». Il a également affirmé que la Russie s’apprêtait à partager des technologies spatiales avancées avec Pyongyang, précisant que la Corée du Nord bénéficie déjà d'équipements militaires russes et que des milliers de ses soldats combattent aux côtés de Moscou en Ukraine.
Le secrétaire d’État a alerté sur le risque d’une reconnaissance par la Russie du statut de puissance nucléaire de la Corée du Nord, soulignant que Washington reste fermement engagé à défendre la Corée du Sud. Cette visite intervient alors que le pays est plongé dans une crise politique majeure depuis la destitution du président Yoon Suk Yeol par le Parlement le 14 décembre, après une tentative de loi martiale avortée. Retranché dans sa résidence, le président déchu empêche toute arrestation grâce à sa garde rapprochée.
Antony Blinken, qui a rencontré le président par intérim Choi Sang-mok, n’a pas commenté la situation intérieure sud-coréenne. Il s’est limité à réaffirmer la volonté des États-Unis de renforcer la coopération bilatérale et trilatérale avec le Japon. Avant son coup de force, Yoon Suk Yeol était perçu comme un allié clé de Joe Biden en raison de ses positions pro-américaines et de son rapprochement avec le Japon. Il avait participé, en 2023, à un sommet historique à Camp David aux côtés de Joe Biden et du Premier ministre japonais Fumio Kishida, visant à renforcer le partage de renseignements sur la Corée du Nord.
Le bureau de Choi Sang-mok a réaffirmé que la Corée du Sud restait attachée aux principes du sommet de Camp David. Cependant, le contexte politique tendu coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle administration américaine moins favorable. Donald Trump, lors de sa dernière campagne présidentielle, avait menacé de demander à Séoul de verser dix milliards de dollars annuels pour le maintien des troupes américaines en Corée du Sud, soit près de dix fois le montant actuel.