Contribution - Souvenirs de la belle époque (première partie) : Quand le sport se pratiquait en famille

16/09/2023 mis à jour: 08:11
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Par Mohammed Ghernaout (*)

Dans cette contribution, nous évoquons une époque que les gens du vingt et unième siècle ne peuvent pas connaître, où les disciplines sportives se pratiquaient en famille. Du football au volleyball, en passant par la natation, le cyclisme, l’athlétisme, pour ne citer que celles-là, c’était le temps où les stades étaient un lieu de convivialité, voire de fraternité.

La fratrie de la balle ronde

Le coup d’envoi des moments forts de l’histoire du sport algérien commence par l’épopée de la balle ronde, où l’on trouve presque dans la majorité des clubs plusieurs frères dans la même équipe, à l’instar des frères Zender, Slimane, H’faïd, Saâd, Youcef, Djamel et Hachemi qui ont honoré la ville de Batna durant des années en endossant les maillots du Mouloudia de Batna (MSPB) et du Chabab (CAB). A Jijel qui aligne à son tour au sein de son équipe mythique, la Jeunesse sportive Djidjellienne (JSD) deux générations de la famille Lehtihet.

La première, c’était pendant l’occupation française de l’Algérie où figuraient des noms légendaires comme Lehtihet Stopha ou bien Lehtihet Messaoud. Après l’indépendance, ce sont Lehtihet Abdelmalek, Youcef et Bachir qui prennent le témoin. Ce dernier a même fait une longue carrière avec Carlos Gomes. Il a été sélectionné en Equipe nationale grâce à son immense talent. A l’époque, il était considéré comme l’un des meilleurs arrières centraux algériens, terminant sa carrière au NAHD. Sans oublier les frères Moussaoui et les frères Hadji. Décidément, les enfants d’En Nemra ont marqué de leur empreinte l’histoire du sport jijeli, notamment le basketball, où les frères Mourad et Abderrahmane brillèrent de mille feux.

Ce phénomène des frangins qui jouent sous les mêmes couleurs est vécu comme un sentiment de confort au sein de la même famille. D’ailleurs, dans les années 1950, l’Espérance sportive de Guelma (ESG) était composée des frères Darfi, Saïdi, Belhaouas, Chorfi, et les Seridi, avec El Hadi, Touhami et surtout Mustapha dit «Tioua», l’un des meilleurs milieux de terrain d’Algérie post-indépendance. Sans oublier, bien sûr, les martyrs Abda et Souidani Boudjemaâ. Sous la houlette des frères Seridi, Noureddine Hachouf et Abdelouahab Essalhi, le club mythique de l’Escadron noir a vécu ses meilleurs moments de gloire.

De même pour la formation footballistique de la ville de Skikda. Cette grande école du ballon rond a fourni de talentueux footballeurs, à l’image des Oudjani, les Saheb, les Naim, les Draoui, les Boukellal, les Boulassel, les Bouchache Cherif et Ahmed.

D’ailleurs, ces derniers faisaient partie de la glorieuse équipe du FLN aux côtés d’une autre famille, celle des frères Soukhane, Abderrahmane et Mohamed. Maintenant une virée vers la capitale des Hauts Plateaux sétifiens qui pullule de grands joueurs issus de la même famille. Qui se souvient de Salhi Abdelhamid, légende vivante pour ne pas avoir écopé d’aucun carton durant toute sa carrière footballistique.

Il évoluait aux côtés d’un autre Salhi Layachi. Sans compter les frères Bendjabellah qui hissèrent l’Entente sur le toit de l’Afrique face aux Nigériens d’Iwuanyanwu. Et la liste est encore longue. Pour preuve, que ce soit à Aïn Beïda avec les Fezzani, à Collo avec les Azzoune et Si Berkat, en passant par Annaba où évoluèrent les Attoui, Ali Messaoud, Bounour, Boufermes. Une petite halte à Constantine pour saluer les frères Benbakir, Abdenouri, Adlani, Fendi, Bensegueni et Khaine qui portèrent haut les couleurs du MOC.

Chez les cheminots du CACC, l’on pouvait citer les Hamlaoui, les Berrachi et les Bendjaballah. Du côté de la Mekerra, des joueurs emblématiques tels que les frères Abdi, Fodil et Djilali ont marqué le beau parcours de l’USM Bel Abbès. En outre Djilali est un ancien international, il a porté sept fois le maillot de l’Equipe nationale où il évoluait au poste de milieu offensif.

Pas loin de Sidi Bel Abbes, autrefois le football se pratiquait uniquement en famille par les Mehenni, les Skander, les Guittoun. Après l’indépendance, les frères Braïk, alias «les frères Banus», auront eux aussi marqué l’histoire d’«Ezzerga» la JSM Tiaret, ils ont pour prénoms Benaïssa, Mohamed, Kadi et Zoheir. L’Algérois n’est pas en reste. D’autres familles et pas des moindres faisaient vibrer les arènes sportives.

Tel était le cas du MCA qui rivalisait autrefois avec les meilleures familles comme celle des Tahir où Hacène était l’un des meilleurs avant-centres. C’est un étalon pur sang de même que son frère Kamel. On citera les Ait Chegou de Kouba, les Zouani, Billel et Redha de Blida. Sans oublier la grande école du football de la Jeunesse sportive de Bordj-Menaïel (JSBM) qui a fourni de talentueux joueurs, à l’image des Tonkin père et fils, les Hamadache grand-père, père et fils et les Amrous. Sans oublier les Hammouche du CA Bordj Bou-Arréridj et de Médéa, les frères Benkhalidi, Fouzi et Ismail. M. G.(*) Enseignant

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