Contribution : Quels enseignements après les Jeux olympiques de Paris 2024 ?

25/08/2024 mis à jour: 12:13
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Par Abdelmadjid Djebbab, Ex-DG des Sports MJS

Khelif Imène, Keylia Nemour et Sedjati Djamel, sur lesquels étaient fondés tous les espoirs pour une représentation digne et honorable de notre pays ont brillement confirmé leurs statuts de favoris dans leurs sport et ont été à la hauteur de la responsabilité nationale qui leur incombait avec beaucoup de panache et de talent, de courage et en s’arrachant les tripes et le cœur lors de finales stressantes.

Ils ont fait vibrer les cœurs des millions d’Algériens lesquels ont pu écouter l’hymne national retentir dans le stade d’athlétisme archicomble, et dans les salles de compétition de boxe et de gymnastique pleines à craquer. Cependant, les indicateurs techniques toutes disciplines confondues ont permis de constater que le niveau des Jeux olympiques s’avère être inaccessible pour nos autres représentants.

Apathiques, ils ont croulé sous le poids de l’évènement marqué par une adversité d’un très haut niveau de préparation, empêchant visiblement nos athlètes de se libérer de leurs démons et acceptant la supériorité de leurs adversaires, marqué par des abandons et une infériorité technique évidente en sport de combats notamment, pourvoyeurs historiques de médailles.

Il ne s’agit pas de disserter sur la piètre participation de nos autres représentants ni d’évoquer les raisons de ces écarts mais plutôt de dresser les principaux enseignements à tirer du plan quadriennal 2021-2024, (avec comme objectif principal fixé les J.O de Paris 2024) et les mesures à prendre en prévision des JO 2028.

Cette analyse se veut être une contribution et une démarche méthodologique visant à mettre fin à l’improvisation et la gestion approximative et archaïque qui caractérise la prise en charge et le processus de préparation de nos élites nationales et qui ne permettent pas d’espérer l’accès à l’excellence sportive, malgré les moyens considérables, notamment financiers, déployés par l’Etat. Les paramètres à prendre en compte se déclinent comme suit : 

1- Analyser l’âge biologique des sportifs ciblés et s’assurer de leur état de santé, notamment les blessures récurrentes si elles existent. 
2- Evaluer les résultats sportifs précédents réalisés et analyser la carrière sportive de chaque athlète ciblé, afin d’évaluer s’il est apte à affronter un nouveau cycle olympique. 
3- Evaluer les possibilités et les perspectives en vue d’améliorer les résultats sportifs obtenus et leurs marges de progression au niveau mondial. 
4- Evaluer les chances de se maintenir et/ou se placer dans le ghota mondial (TOP3, TOP 10…). 
5- Déterminer la distance ou la catégorie de poids dans laquelle le sportif ciblé doit concourir dans le nouveau cycle olympique.
6- Evaluer la possibilité de mettre en retraite, au plan international, le ou les sportifs atteints notamment par la limite d’âge.

Toutefois ces derniers peuvent être maintenus en vue de servir de sparring-partners pour les nouvelles recrues. La mise en œuvre de cette stratégie implique la nécessité de faire participer l’ensemble du collectif des entraineurs ainsi que l’urgence d’installer une commission technique composée d’un panel de spécialistes avérés de la discipline.

Afin de démontrer l’importance de cette analyse, il y a lieu de tenir compte de trois principaux aspects fondamentaux : La longévité sportive d’un athlète dont le premier cycle olympique exigera beaucoup d’efforts, d’abnégation et de sacrifices pour atteindre le sommet et l’excellence sportive.

Ces mêmes exigences seront nécessaires durant le deuxième cycle olympique pour rester dans l’élite, et elles seront encore plus grandes pour se maintenir au sein de l’élite sportive dans son sport durant le troisième cycle olympique en raison de différents facteurs tels que l’âge, et les blessures notamment.

Dans ce sens, nous voyons chez nous, certains athlètes rester pendant plusieurs cycles olympiques mais avec de mauvais résultats au plan mondial et olympique, ce qui n’aide pas mais, surtout, freine le processus de renouvellement de l’élite et prive l’émergence de jeunes talents prometteurs auxquels on n’accorde pas l’opportunité de montrer qu’ils sont aptes à prendre le relais.

S’agissant du collectif des entraineurs, la fédération est tenue avec le concours de la commission technique citée plus haut, de faire une évaluation du travail accompli par les entraineurs s’ils ont atteint les objectifs qui leur ont été fixés, et d’apprécier si les compétences requises, telles que les connaissances scientifiques, méthodologiques, la planification cohérente du processus de préparation, la maitrise technique et tactique, sont mises à jour en fonction des exigences du sport moderne et de l’excellence sportive.

Il est utile de rappeler que l’entraineur national doit être engagé pour un mandat olympique à l’issue duquel il est évalué afin de décider soit de sa fin de mission ou de sa prolongation.

Car la problématique de l’encadrement technique hautement qualifié se pose avec acuité chez nous, et selon les cas, le recours à des experts étrangers expérimentés reconnus s’avère urgent et nécessaire et qui s’inscrit comme mesures prioritaires à mettre en œuvre pour rendre nos élites plus performantes à ce niveau de compétition.
 

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