Le sport national laisse apparaitre certaines faiblesses, au vu des dysfonctionnements mettant à mal la cogestion entre les pouvoirs publiques et le mouvement associatif sportif.
Malgré le soutien considérable de l’Etat visant le développement et la promotion des activités physiques et sportives le constat stratégique dégage une incompréhension de la logique publique définit dans l’article 5 de la loi n° 13/05 du 23 juillet 2013 et la logique du mouvement associatif sportif.
Ceci à engendré, notamment, un taux de pratique sportive faible, des performances internationales médiocres lors des compétitions de références principalement lors des jeux olympiques, et des difficultés pour faire émerger tout son potentiel riche de jeunes sportifs prometteurs.
Ceci est vu à travers :
- Un taux de pratique sportive notoirement faible, ainsi qu’une régression de la pratique féminine.
- La carence managériale des structures sportives associative.
- Le peu d’intérêt accordé à la formation des jeunes talents sportifs.
- Une tendance quasiment faible de la recherche scientifique dans le domaine des sciences du sport.
- Des infrastructures sportives nécessitants une mise à niveau avec les normes internationales.
- Un système de financement caractérisé par une opacité dans la gestion des subventions publiques, et les principes de la bonne gouvernance.
- L’absence de coordination avec le mouvement associatif, partenaire stratégique dans la mise en œuvre de la politique nationale du sport.
- La marginalisation des compétences avérées hautement qualifiée, notamment lors du processus de renouvellement des bureaux exécutif des fédérations, ligues et clubs, au détriment de la qualité de la gouvernance.
- La recherche du résultat immédiat sur le travail de formation à long terme.
D’où un débat sur la refonte du système sportif, visant à résorber les dysfonctionnements entravant la gestion saine des affaires du sport portant sur :
- La révision du mode de financement des activités sportives par la promulgation d’un texte réglementaire y afférent.
- La nécessité de relancer les activités liées à la recherche et la documentation scientifique et l’expertise dans le domaine du sport comme exigences pour l’obtention de l’excellence sportive.
- L’élaboration d’une charte de partenariat, avec le mouvement associatif sportif.
- La mise à niveau des personnels d’encadrement techniques, tous corps confondus exerçant au niveau des structures associatives sportives.
- La mise en œuvre d’une dynamique de relance du sport scolaire et l’handisport.
Parachèvement de la promulgation des textes réglementaires non promulgués, subséquents à la loi n° 13/05du 23 juillet 2013.
- L’Élaboration de la charte de bonne gouvernance comme instrument d’engagement et d’adhésion des structures sportives au strict respect des principes de bonne gouvernance des clauses contractuelles dans la gestion des subventions publiques.
- Amélioration du niveau et de la qualité de la ressource humaine.
L’évolution incessante dans le monde, des sciences du sport et des technologies liées à l’enseignement, des activités physiques et sportives et la formation des jeunes talents sportifs, managériales ainsi que celles liées à la conduite de l’entrainement du sportif de haut niveau, impliquent l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre un plan stratégique opérationnel de recyclage et de mise à niveau des connaissances de l’ensemble des profils d’encadrement et de formation pluridisciplinaires :
Élaboration d’un texte réglementaire fixant les conditions de reconnaissance et d’octroi du statut de clubs « formateurs », avec un soutien public matériel et financier.
Dynamique de relance du sport scolaire : élément structurant du sport d’élite et de haut niveau,la relance du sport scolaire se réalise qu’à travers un sport «dans » le scolaire , par une pratique sportive de masse,volontaire, régulière et compétitive dans un sport choisi par l’élève au sein des associations sportives scolaires omnisports, et pleinement intégrées dans le système éducatif.Ainsi, un plus grand nombre d’élèves pourront découvrir, s’orienter et se perfectionner dans le sport choisi.
La relance de l’éducation physique et sportive en tant que matière d’enseignement obligatoire, et dans le prolongement du sport scolaire, en levant les écueils liés :
- aux volumes horaires suffisants, à consacrer à l’EPS pour un enseignement de qualité;
- la nécessité de recrutement de l’encadrement qualifié,
- les programmes et contenus pédagogiques d’enseignement élaborés en coordination par le MJS et le MEN.
- La gratuité de l’utilisation des infrastructures du MJS, par les scolaires.
Problématique du sport professionnel, et malgré les moyens financiers octroyés par l’Etat, les clubs professionnels peinent à s’adapter à leur nouveau mode de gestion. Les raisons sont liées au fait que les clubs vivent au dessus de leurs moyens et un management inadapté, l’absence de stratégie commerciale visant la prospection de ressources propres, et ne comptant quasiment, que sur le soutien de l’Etat.
Le sport professionnel n’est pas une activité économique comme les autres, en raison du fait que les sociétés qui s’y confrontent sont à la fois adversaires et partenaires économiques, ce qui devrait prévaloir, c’est d’engager le débat avec les différents secteurs concernés, sur la possibilité d’accorder aux sociétés sportives un mode de régulation spécifique.
La Lutte contre la violence dans les enceintes sportives nécessite, en plus de l’arsenal juridique mis en place, l’urgence absolue, de faire procéder à la mise en place, au sein des clubs, les Comités de supporters.
Ces comités seront installés conformément aux dispositions de l’arrêté du 23 décembre 2014 fixant les modalités de constitution des comités de supporters, à travers une circulaire ministérielle, expliquant aux clubs sportifs les procédures de création de leur comités de supporters, avec ampliation pour suivi aux Walis, aux DJS, et aux fédérations.
Ainsi, les clubs seront rendus responsables avec toutes les conséquences qui en découlent, des actes de violences et d’incivilités commis par leurs supporters.
Abdelmadjid Djebbab
Ex-DG des Sports, ancien athlète d’élite, ancien DTN et Entraineur national