La cheffe de la diplomatie japonaise, Yoko Kamikawa, était à Kiev hier pour une visite destinée à montrer que Tokyo est «déterminé» à continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie, après quasiment deux ans de guerre, selon des propos recueillis par l’AFP.
Mme Kamikawa, première haute responsable étrangère à se rendre en Ukraine cette année, s’est notamment entretenue avec son homologue, Dmytro Kouleba, et a visité Boutcha et Irpin, deux villes près de Kiev qui ont été le théâtre d’atrocités imputées à l’armée russe. «Le Japon est déterminé à soutenir l’Ukraine pour que la paix revienne dans ce pays», a déclaré la ministre japonaise lors d’une conférence de presse conjointe, qui s’est tenue dans un abri antiaérien par mesure de sécurité.
«Sur la base des résultats de ma visite, le Japon continuera à renforcer la coopération avec l’Ukraine», a-t-elle ajouté. Elle a notamment indiqué que Tokyo a débloqué 37 millions de dollars (environ 33,8 millions d’euros) pour fournir un système de détection de drones à l’Ukraine.
De son côté, Dmytro Kouleba a affirmé avoir dit à son homologue que l’Ukraine a besoin non seulement d’avions de combat F-16 mais aussi de nouveaux systèmes de défense antiaérienne pour faire face aux frappes russes. «Chaque jour, des villes ukrainiennes sont détruites par des missiles et des drones russes. Ils ne peuvent pas nous capturer, alors ils essaient de nous détruire. Ils n’y parviendront pas», a-t-il dit. Selon D. Kouleba, les deux ministres ont aussi évoqué les «menaces» liées à la Corée du Nord, accusée de fournir des armements et munitions à Moscou.
Avant sa rencontre, Yoko Kamikawa s’est rendue à Boutcha, ville près de Kiev théâtre en 2022 d’un massacre de civils imputé aux forces russes, ainsi qu’à Irpin, localité où les combats ont été particulièrement violents. «J’ai visité Boutcha et j’ai vu les cicatrices encore fraîches de l’agression russe, et j’ai été choquée par ce que j’ai vu», a-t-elle déclaré. Cette visite n’était pas initialement annoncée dans le programme officiel de la tournée de deux semaines, entamée vendredi, par Mme Kamikawa, qui a prévu des déplacements en Pologne, en Finlande, en Suède, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne et en Turquie.
Le Japon accueillera à Tokyo en février une conférence sur la promotion de la reconstruction économique de l’Ukraine, à laquelle le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, prévoit de participer. Tokyo condamne l’intervention russe en Ukraine depuis début 2022 et participe aux sanctions occidentales contre Moscou.