Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Poutine s’entretient au téléphone avec Scholz et Macron

29/05/2022 mis à jour: 07:48
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Le président russe, Vladimir Poutine, s’est entretenu hier au téléphone avec son homologue français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, rapporte l’AFP. L’entretien s’est tenu à la demande de MM. Macron et Scholz, selon la chancellerie allemande. 

Le président Poutine s’est «engagé à ce que la Russie ne profite pas de l’ouverture de la ceinture de mines mise en place pour protéger les ports ukrainiens, afin de permettre l’exportation de céréales par bateau, pour mener des actions offensives», a assuré la chancellerie allemande, précisant que les trois dirigeants étaient d’accord sur le «rôle central» que doivent jouer les Nations unies pour garantir les exportations. 

Les deux dirigeants occidentaux «ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes» et ont «appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit», selon la chancellerie. 

Aussi, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont demandé à Vladimir Poutine de libérer 2500 combattants ukrainiens, qui se sont retranchés dans l’aciérie Azovstal à Marioupol (sud) et ont été faits prisonniers par les Russes, selon la Présidence française. 
 

Selon un communiqué du Kremlin, la Russie s’est dite «prête» à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l’Ukraine. «La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», indique le communiqué publié à l’issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond de craintes d’une grave crise alimentaire en raison de l’offensive russe en Ukraine. 

Selon V. Poutine, les difficultés liées aux livraisons alimentaires ont été provoquées par «une politique économique et financière erronée des pays occidentaux, ainsi que par les sanctions antirusses» imposées par ces pays, a-t-il expliqué dans le communiqué. Une augmentation des livraisons des engrais et des produits agricoles russes pourrait faire baisser les tensions sur le marché agricole international, «ce qui nécessitera bien évidemment la levée des sanctions appropriées» visant Moscou, a-t-il indiqué. 
 

«Risque de déstabilisation»
 

L’Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats. Pour sa part, la Russie, autre puissance céréalière, ne peut vendre sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant les secteurs financiers et logistiques. Les deux pays produisent un tiers du blé mondial. Le conflit a mis à mal l’équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une grave crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres. 
 

Lors de l’entretien téléphonique, Vladimir Poutine a également «mis l’accent sur le caractère dangereux de continuer à inonder l’Ukraine avec des armes occidentales, en mettant en garde contre des risques d’une déstabilisation ultérieure de la situation et d’une aggravation de la crise humanitaire», selon le Kremlin. Le président russe a enfin confirmé que la Russie reste «ouverte à une reprise du dialogue» avec Kiev pour régler le conflit armé, alors que les négociations de paix avec l’Ukraine sont au point mort depuis mars, selon la même source.
 

Sur le plan militaire, les combats se sont intensifiés dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où Moscou a confirmé la prise de contrôle par les séparatistes pro-russes de la localité clé de Lyman, qui ouvre la voie aux grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk. 

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a indiqué, hier matin, «qu’à l’issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens». 
 

De son côté, le président Volodimyr Zelensky a reconnu dans une vidéo que «la situation dans cette région du Donbass était très, très difficile». 
 

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