Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Le SG de l’Otan approuve l’opération de Kiev dans Koursk

01/09/2024 mis à jour: 10:34
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Le dirigeant de l’Alliance atlantique apporte son soutien aux autorités de Kiev - Photo : D. R.

Démarrée à la surprise générale en août, cette contre-offensive «n’a pas été prévue avec l’Otan, et l’Alliance n’a joué aucun rôle». Mais l’Organisation va continuer à soutenir l’Ukraine par des livraisons d’armes et de matériel «vitales» pour contrecarrer l’opération russe, a indiqué le SG de l’Alliance.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a dit approuver l’offensive ukrainienne menée dans la région de Koursk, en Russie, invoquant le droit de l’Ukraine à se défendre, dans une interview publiée hier dans le journal allemand Die Welt, relayé par l’AFP. «Les soldats russes, les tanks et les bases militaires sont des cibles légitimes d’après le droit international», a justifié le dirigeant de l’Alliance atlantique.

Le droit d’autodéfense de l’Ukraine, suite à l’offensive russe déclenchée en février 2022, «ne s’arrête pas à la frontière», a estimé Jens Stoltenberg. Démarrée à la surprise générale en août, cette contre-offensive «n’a pas été prévue avec l’Otan, et l’Alliance n’a joué aucun rôle».

Mais l’Organisation va continuer à soutenir l’Ukraine par des livraisons d’armes et de matériel «vitales» pour contrecarrer l’opération russe. Jens Stoltenberg a aussi salué «l’engagement clair de l’Allemagne à rester le premier donateur militaire de l’Ukraine en Europe et le deuxième au niveau mondial».

La semaine dernière, le gouvernement allemand a essuyé de vives critiques au sujet de son aide militaire à l’Ukraine, qui va baisser en 2025. Le chancelier Olaf Scholz a contesté tout désengagement de son pays, deuxième contributeur après les Etats-Unis, assurant que Kiev continuerait de recevoir les équipements militaires dont son armée a besoin.

Incidents

Par ailleurs, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé vendredi avoir limogé le commandant de l’armée de l’air, Mykola Olechtchouk. S’il n’a pas expliqué les raisons de cette décision, celle-ci intervient au lendemain de l’annonce du crash d’un avion F-16 et de la mort de son pilote, Oleksiï Mes, formé aux Etats-Unis. L’incident a eu lieu lundi, pendant une attaque massive de missiles et de drones russes.

Selon la députée ukrainienne Mariana Bezougla, membre de la commission défense du Parlement, l’appareil a été abattu par erreur par un système de défense antiaérienne Patriot «en raison d’une mauvaise coordination entre les unités». Dans un message sur Telegram, elle a critiqué jeudi «la culture du mensonge» au sein du commandement militaire ukrainien et le fait «qu’aucun des généraux n’a été puni» et que «le général Olechtchchouk reste en poste».

Vendredi, elle a ajouté qu’il s’agit «d’au moins la troisième fois» qu’un avion ukrainien était abattu par erreur par les défenses antiaériennes ukrainiennes. «Les deux incidents précédents, qui n’impliquaient pas de F-16, ont été officiellement imputés aux Russes», a-t-elle accusé.

Mykola Olechtchchouk a, de son côté, promis sur Facebook, vendredi avant son limogeage, de «découvrir les causes de la catastrophe aérienne» avec le F-16, assurant «ne rien cacher». Il a accusé Mariana Bezougla de vouloir «discréditer les hauts responsables militaires» et les Etats-Unis, concepteurs des F-16 et des systèmes Patriot fournis à Kiev.

L’Ukraine a annoncé début août avoir reçu ses premiers F-16. Mi-mai, le président Zelensky a déclaré, lors d’un entretien accordé à l’AFP, avoir besoin de 120 à 130 de ces appareils pour obtenir la parité avec l’aviation russe. Les partenaires de l’Ukraine ont toutefois promis d’envoyer moins de 100 F-16 à ce jour, dont la livraison est susceptible de s’étaler sur plusieurs années, après une formation approfondie des pilotes qui les utiliseront.

De fabrication américaine, ces avions vantés pour leur précision, leur vitesse et leur rayon d’action sont considérés comme un joyau dans la liste du matériel militaire que l’Ukraine a demandé à ses soutiens afin de tenter de repousser l’avancée des forces russes sur son sol.

La deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, située dans le Nord-Est à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, a été visée vendredi par une bombe planante russe, une arme particulièrement destructrice, ont déclaré les autorités ukrainiennes. Volodymyr Zelensky a assuré que «cette frappe n’aurait pas pu avoir lieu» si les Occidentaux avaient autorisé son pays à viser en profondeur la Russie avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis.

La plupart des pays occidentaux s’y refusent jusqu’à présent, craignant une escalade avec Moscou. «Nous avons besoin de décisions fortes de la part de nos partenaires pour mettre fin à cette terreur», a plaidé V. Zelensky. «Il n’y a aucune raison rationnelle de limiter la défense de l’Ukraine», a-t-il indiqué. Le président Zelensky a reconnu mercredi une situation «extrêmement difficile» pour son armée près de la ville Pokrovsk, dans la région de Donetsk.

 

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