Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Le Kremlin réagit avec méfiance au sommet de la paix évoqué par Kiev

17/07/2024 mis à jour: 21:50
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La tension n’a jamais été aussi forte entre la Russie et l’Occident

Le Kremlin a réagi hier avec circonspection aux propos du président ukrainien qui a ouvert la veille la porte à des pourparlers avec Moscou, pour la première fois depuis le printemps 2022, en évoquant une présence russe à un futur sommet de paix, rapporte l’AFP.

 Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a assuré lundi être favorable à la présence de Moscou à un prochain sommet, après la conférence organisée en Suisse, mi-juin, sur la paix en Ukraine qui a réuni des dizaines de dirigeants mais dont la Russie a été exclue. En effet, il a affirmé vouloir présenter en novembre, mois de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, un «plan» pour «une paix juste». Il a également dit souhaiter que des «représentants russes» participent au prochain sommet sur la paix en Ukraine à une date indéterminée.


«Le premier sommet pour la paix n’était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d’abord comprendre ce qu’il (V. Zelensky) entend par là», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne Zvezda, diffusée mardi.

La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et les perspectives d’un cessez-le-feu restent minimales. C’est la première fois, toutefois, depuis l’échec de pourparlers au printemps 2022, dans la foulée de l’assaut russe du 24 février, que V. Zelensky émet l’idée de discussions avec Moscou sans retrait russe préalable du territoire ukrainien. Il n’a pas évoqué l’arrêt des hostilités, mais l’établissement «d’un plan» dans trois domaines : la sécurité énergétique de l’Ukraine, dont l’infrastructure a été ravagée par les bombardements russes, la libre navigation en mer Noire, sujet clé pour les exportations ukrainiennes, et les échanges de prisonniers. 
 

«Nous les soutiendrons»

L’Ukraine, Volodymyr Zelensky en tête, répète régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires occupés, y compris la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014.


Le Kremlin, de son côté, a jusqu’ici exclu tout pourparler de paix tant que l’Ukraine ne lui abandonnera pas les cinq régions dont Moscou revendique l’annexion et ne renoncera pas à son alliance avec l’Occident. Les Occidentaux, qui arment Kiev, considèrent que c’est à l’Ukraine de décider quand et à quelles conditions des discussions avec la Russie pourraient avoir lieu. «S’ils veulent inviter la Russie au sommet, nous les soutiendrons», a réagi  lundi le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, estimant cependant que le Kremlin ne montre aucun signe de vouloir une solution diplomatique au conflit.


L’issue de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, principal allié de l’Ukraine, pourrait jouer un rôle important dans l’évolution du conflit.

Le républicain Donald Trump, qui a vanté la politique de Vladimir Poutine par le passé, a promis d’arrêter la guerre en quelques semaines en cas d’élection, laissant craindre à certains qu’il réduise l’aide américaine, un soutien aujourd’hui indispensable à l’Ukraine. Plusieurs tentatives de médiation et de négociations ont déjà échoué. Dans les premières semaines de l’attaque russe en 2022, des délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées au Bélarus, puis en Turquie, pour essayer de parvenir à un accord de paix. En vain.


En février 2023, la Chine, alliée de la Russie, avait aussi présenté, sans succès, sa propre initiative.
Enfin, Kiev et ses alliés ont rejeté l’appel à ce que l’Ukraine cesse le feu lancé par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, seul interlocuteur du président russe, Vladimir Poutine, au sein de l’UE, qui s’est rendu début juillet à Kiev puis à Moscou.

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