Conflit du Nagorny Karabakh : Près de la moitié de la population réfugiée en Arménie

28/09/2023 mis à jour: 06:50
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Un flot incessant : près de la moitié de la population du Nagorny-Karabakh a fui la région du Caucase, depuis l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan la semaine dernière qui a brutalement mis fin aux rêves d’indépendance des séparatistes arméniens.

 Ils sont désormais 50243 à s’être réfugiés en Arménie, selon de nouveaux chiffres communiqués, hier, par Erevan, relayés par l’AFP, à la suite de l’opération militaire qui a fait plus de 400 morts dans les deux camps.

Pour ajouter aux tourments de l’enclave, plus de 100 personnes sont toujours portées disparues, après l’explosion d’un dépôt de carburant pris d’assaut par les habitants, lundi soir, en plein exode. Le drame a fait 68 morts et 290 blessés.

L’Azerbaïdjan a ouvert, la veille, la seule route reliant le Nagorny- Karabakh à l’Arménie, quatre jours après la capitulation des séparatistes et un accord de cessez-le-feu qui place sous le contrôle de Bakou la région d’environ 120 000 habitants, essentiellement peuplée d’Arméniens. Bakou s’est engagée à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes de partir.

A ceux qui ont décidé de rester sur place, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a promis que les droits des Arméniens de l’enclave, rattachée en 1921 à l’Azerbaïdjan, seraient «garantis».

Les autorités azéries ont, cependant, arrêté mercredi l’homme d’affaires Ruben Vardanyan qui a dirigé le gouvernement séparatiste de l’enclave de novembre 2022 à février 2023, alors qu’il tentait de rejoindre l’Arménie.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est dit prêt à accueillir 40 000 réfugiés dans le pays de 2,9 millions d’habitants. Mais le gouvernement n’a pu loger, pour l’heure, que 2850 personnes, ce qui laisse présager une crise humanitaire. La capitale Erevan a été secouée ces derniers jours par une série de manifestations contre un Premier ministre accusé de passivité face à l’Azerbaïdjan. 

Nikol Pachinian doit aussi composer avec la Russie qui dispose d’une importante base militaire en Arménie et voit le Caucase comme son pré carré même si son influence s’est réduite depuis le lancement de l’offensive en Ukraine.

Le dirigeant arménien a, d’ailleurs, implicitement reproché à Moscou son manque de soutien, en qualifiant d’«inefficaces» les alliances actuelles de son pays, notamment avec la Russie, ce que le Kremlin a contesté.

Après l’appel à protéger les civils, lancé mardi, par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, son homologue allemande Annalena Baerbock a exhorté Bakou à autoriser les observateurs internationaux à entrer dans l’enclave.

«Les enfants, les femmes et les hommes du Nagorny- Karabakh doivent pouvoir rester dans leurs foyers et dans leur patrie en paix et dans la dignité», a-t-elle indiqué.

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