Le président serbe et le Premier ministre kosovar ont annoncé qu’ils seraient jeudi à Bruxelles, où ils devraient discuter avec des responsables européens de la façon d’apaiser les tensions, quelques jours après une navette diplomatique entre leurs deux pays.
Aleksandar Vucic et Albin Kurti «ont été invités à Bruxelles pour une série de rendez-vous avec certains dirigeants européens», a précisé hier Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, sans qu’une réunion entre les deux hommes soit évoquée. «L’idée est que ces rencontres aient lieu en marge du Conseil européen, pour soutenir la reprise du dialogue», a-t-il ajouté. «Le message des 27, avec le soutien de nos partenaires internationaux (...), c’est que nous attendons de la Serbie et du Kosovo qu’ils reprennent immédiatement et sans conditions leur travail vers une désescalade et vers une reprise du dialogue.»Le cabinet du Premier ministre kosovar a fait savoir hier dans un communiqué que ces réunions faisaient suite aux «discussions entamées à Pristina le 21 octobre avec les cinq émissaires (des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de l’UE), lors desquelles un nouveau plan» a été proposé.
Ces émissaires se sont rendus dans la capitale kosovare Pristina puis à Belgrade samedi pour relancer un dialogue «plus urgent que jamais». Aucun détail sur ce «nouveau plan» n’a été donné, les autorités du Kosovo se bornant à évoquer «une meilleure mise en œuvre de l’accord de base» conclu sous l’égide de Bruxelles en février en vue de la normalisation des relations entre les deux pays.
Le président Vucic a déclaré mardi qu’il compte se rendre dans la capitale belge dans les prochains jours. «Je crois que Kurti et moi, nous irons à nouveau à Bruxelles dans deux, trois jours. C’est à nous de protéger la Serbie de toutes les sanctions possibles et de l’effondrement de nos intérêts nationaux. Je crois que nous y arriverons», a-t-il dit à la presse en marge d’un déplacement.Le Kosovo, 1,8 million d’habitants, dont 120 000 Serbes, a proclamé son indépendance de la Serbie en 2008, ce que Belgrade n’a jamais accepté.
La question reste obsessionnelle pour une partie des Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux, et les crises sont régulières depuis 15 ans. Après un été relativement calme, les tensions sont montées très haut fin septembre lorsqu’un policier kosovar a été tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo. La découverte d’un arsenal de guerre a ajouté à la colère de Pristina, qui accuse ouvertement la Serbie d’avoir été derrière cette attaque. Une enquête est en cours.