Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques (COP28) : Les objectifs climatiques des Emirats arabes unis jugés insuffisants

23/07/2023 mis à jour: 01:01
AFP
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Le nouveau plan de réduction des émissions des Emirats arabes unis, hôte des négociations climat de l’ONU en fin d’année, est jugé «insuffisant» par une analyse publiée jeudi, qui reproche à ce pays riche en pétrole de prévoir d’augmenter sa production. Les Emirats, qui accueilleront la COP28 du 30 novembre au 12 décembre, ont publié la semaine dernière une actualisation de leurs engagements climatiques au titre de l’accord de Paris, appelés techniquement «contribution déterminée au niveau national» (NDC, en anglais). 

Ce nouveau plan fixe un objectif plus ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, de 19% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019, contre l’équivalent de 7,5% auparavant, selon le rapport. Les émissions du pays de dix millions d’habitants sont de l’ordre de la moitié de celles de la France (225 millions de tonnes équivalent CO2 en 2019, contre 430 millions pour la France).  Mais pour le projet Climate Action Tracker, piloté par des ONG environnementales, le plan, bien que meilleur que le précédent, est «irréalisable» compte tenu des projets d’augmentation de la production de combustibles fossiles. «Bien que les Emirats arabes unis aient mis à jour leurs objectifs, contrairement à de nombreux gouvernements, ils restent loin du compte, en particulier sur la mise en œuvre des politiques nécessaires pour atteindre leurs objectifs et se passer des énergies fossiles», a déclaré Santiago Woollands de l’institut New Climate, impliqué dans l’analyse. 

Le monde n’est toujours pas sur la trajectoire de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C et si possible 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Les émissions mondiales doivent diminuer de 43% d’ici à 2030 par rapport à 2019 pour respecter la limite des 1,5°C, selon les calculs des experts climat des Nations unies. La semaine dernière, la ministre du changement climatique des Emirats a reconnu que le plan émirati actualisé n’était pas en ligne avec l’accord de Paris, tout en promettant de le renforcer. «On n’y est pas encore», a admis Mariam Almheiri. Pour Climate Action Tracker, il existe un écart important et préoccupant entre les politiques en vigueur dans le pays, cette NDC et les mesures nécessaires pour s’aligner sur le scénario 1,5°C ; les experts pointent le peu de détails sur la manière d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

 Le plan, comme pour tous les pays signataires de l’accord de Paris, ne concerne que les émissions nationales, sans compter celles issues de la combustion du pétrole exporté par le pays, qui produit environ trois millions de barils par jour selon l’OPEP. Le géant pétrolier national Adnoc prévoit d’investir encore 150 milliards de dollars dans l’expansion du pétrole et du gaz. 

Le pays vise toutefois un triplement des énergies renouvelables et une réduction des émissions dans tous les secteurs, notamment en mettant l’accent sur les voitures électriques. Le PDG d’Adnoc, Sultan Al Jaber, qui présidera les négociations de la COP28, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les combustibles fossiles continuent à jouer un rôle, même réduit, avec l’aide controversée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Le plan actualisé des Emirats prévoit de développer ces technologies sans préciser l’ampleur des réductions et des suppressions d’émissions qu’elles représenteraient, met en garde le CAT. 
 

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