Branle-bas de combat jeudi dans l’enceinte des campus de Zaaroura en marge de l’examen d’accès au grade de doctorat à cause d’une lettre anonyme qui aurait été introduite à partir de Tiaret à destination du ministère de tutelle pour apparemment discréditer l’examen, jusqu’à preuve du contraire, alors que le corps enseignant de la faculté des lettres et des langues étrangères a dépensé de gigantesques efforts pour garantir le succès à cet examen qui concernait 350 candidats sur les 960 inscrits pour la didactique et 100 sur 400 pour le SDL (scène du langage). Jeudi, à 5 minutes du coup de starter, une décision est venue d’une manière impromptue tout remettre en cause. La première épreuve (spécialité sciences du langage ou SDL) allait être comprise car la décision était motivée par le fait que «les sujets auraient fuité avec leurs corrigés». Les candidats avaient une épreuve commune qui devrait commencer à 13h, épreuve dite de la méthodologie du travail universitaire et les candidats des deux spécialités devraient concourir sur un même sujet, simultanément. Les enseignants venaient de confectionner 6 sujets comme le stipule le règlement du doctorat LMD. Lequel texte précise qu’«au début de l’opération, un candidat est appelé au hasard pour choisir entre trois sujets proposés». Cela a valu à la commission composée d’enseignants issus de différentes universités (Blida, Chlef, Saïda et bien sûr Tiaret) de confectionner les sujets de la méthodologie non sans passer par un tour de table pour se porter finalement sur le choix de trois sujets relus et reformulés et chacun sous une enveloppe scellée et estampillée avec les signatures du doyen et du président de la CFD (commission formation doctorante). Histoire de dire que l’opération est menée avec rigueur, professionnalisme alors que ces mêmes enseignant(e)s se sont vus retirer jusqu’à leurs montres intelligentes, téléphones et une interdiction qui leur a été faite de ne pas sortir ni d’être en contact avec l’extérieur. Pareil pour le deuxième sujet. Aux environs de 14h rappelle notre source, la première épreuve allait commencer en présence du doyen alors que les candidats étaient dans la salle ne voilà-t-il pas qu’une décision est venue tout remettre en cause. Il fallait tout arrêter ! C’est le vice-recteur qui est venu avec une lettre du ministère lui ordonnant d’annuler le concours soit de refaire tous les sujets avec d’autres commissions et d’autres enseignants qui l’annonçait. La lettre anonyme insinue que «le concours était vendu et même la liste avec noms établie». Une situation de flop général a régné sur fond d’inquiétudes mais aussi de réprobation de voir la tutelle réagir ainsi à une lettre anonyme alors que les hautes autorités du pays voudraient voir ces agissements néfastes faire partis du passé. Convaincus, candidats et enseignants se sont résignés. Ça repart à zéro. D’autres sujets furent produits et l’épreuve ne commença qu’à 14h et la deuxième à 17h. Certains enseignants outrés ont quand même passés outre et ont par leur pugnacité voudraient prouver le contraire. Ils le feront donc de fort belle manière puisque les résultats ont été proclamés tôt vendredi et les lauréats étaient des candidats hors Tiaret dont l’un d’eux, le premier, est de la région de Batna qui a décroché son examen avec un 13,93. Plutôt un camouflet pour ceux et celles qui tiraient les fils à l’ombre. Bémol dans cet embrouillamini, l’organisation qui incombait à l’administration pour ce qui est des conditions d’accueil, de restauration de transport et de confort n’ont pas été un atout pour cet examen national qui a vu des candidats venir des quatre coins d’Algérie. Organisation qui pêchait par ses approximations et qui suscita l’ire des candidats qui se sont épanchés via les réseaux sociaux pour dire leurs rancœurs. L’absence du recteur a été d’ailleurs très remarquée malgré la présence du vice-recteur chargé de la recherche scientifique en la personne de Ait Ameur Meziane Ameur Mohamed. Nous avons tenté de contacter Belgoumène Berrezoug, recteur de l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun de Tiaret en vain, alors que l’attaché de communication Zine El Abidine Toumi à notre question à propos de ce couac a certes «reconnu qu’il y avait un léger retard» mais ignore tout sur la lettre anonyme. «Un retard qui n’a pas beaucoup été préjudiciable pour les candidats» qui n’avaient comme arguments, expliquent d’autres sources, que leur éloignement du lieu d’examen alors qu’il était admis qu’un tel événement national devrait requérir les propres moyens du candidat.
Pour rappel, ils étaient 14 431 candidats à concourir aux examens écrits pour le passage à la formation 3e cycle (doctorat) alors que l’offre était de 134 postes dans 20 matières. Quatre des 20 matières sont nouvellement créées à l’exemple de la langue anglaise, sciences économiques, architecture et travaux publics. Des examens qui ont débutés le 21 janvier 2023 pour s’achever le 11 février du mois courant à l’institut des sciences vétérinaires qui recevra 635 autres candidats répartis sur trois disciplines et la faculté de droits et langues qui reçoit le plus de candidats (5033) entre autres.