Commune de M’kira,Tizi Ouzou : Manque d’eau dans les villages

22/08/2023 mis à jour: 01:05
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Les fontaines publiques sont d’un grand secours en été pour les villageois - Photo : D. R.

Les habitants des villages des communes sud de Tizi Ouzou subissent une pénurie d’eau en raison du retard de livraison des projets affectés à la localité.

La commune de M’kira, à l’extrême ouest de Tizi Ouzou, est confrontée à une grave pénurie d’eau potable. L’absence d’alternative face à la baisse du niveau du barrage de Koudiat Asserdoune, principale source d’alimentation de la localité, a plongé cette municipalité de 36 villages dans une situation de stress hydrique.

«L’eau arrive une fois tous les deux mois dans nos robinets. Nous n’avons jamais vécu un tel scénario. Même les forages sont inexistants chez nous.

Les camions citernes s’approvisionnent, soit d’Aït Yahia Moussa soit de Charty, dans la commune des Issers», dira un habitant d’Imlikchen, un des villages les plus touchés par la pénurie. Cette commune de 18 000 habitants reçoit une moyenne de 3000 mètres cubes par semaine.

Une quantité qui sert à alimenter deux villages uniquement parmi les trente-six que compte la municipalité, précise le P/APC, Mourad Louna. De par sa rareté, le précieux liquide est devenu l’unique préoccupation de la population.

A Mahnouche, Imlikechen, Taremant, Aït Wakli, Taka, Aït Louli, Tala Aziz et autres villages, certains habitants n’ont pas vu l’eau couler dans leurs robinets depuis plusieurs mois. «Parfois, on oublie que nous avons des conduites d’AEP. Sans les camions citernes, nous n’aurions pas de quoi laver notre linge ou préparer nos repas.

Mais jusqu’à quand allons-nous vivre comme ça ? Une famille moyenne s’approvisionne, au minimum, par quatre citernes mensuellement, ce qui nécessite un budget de 10 000 DA ou plus. Qui va supporter pareille dépense à longueur d’année ?», martèle un quadragénaire désappointé face à la persistance du  problème.

Dépourvue de moyens, l’APC n’a aucune prérogative, ses activités ayant été gelées en juillet dernier par le wali en raison de désaccords entre élus. «Quand l’eau est disponible dans le réservoir du chef-lieu, les camionneurs sont servis gratuitement sur présentation d’un bon délivré préalablement par nos services.

Le destinataire de la citerne n’aura à payer que les frais du transport, mais cela arrive une fois par semaine et cette faveur est accordée uniquement aux foyers les plus touchés par la pénurie», explique le P/APC, précisant que les forages (onze) de la localité sont à sec.

Selon lui, la commune obtient officiellement un quota de 5000 mètres cubes chaque semaine, mais les fuites dues à la vétusté des réseaux et aux piquages illicites font que la moitié n’arrive pas à destination. A rappeler que la gestion de l’eau dans cette commune est assurée par l’APC, qui verse entre douze et quinze millions de dinars/an à l’ADE.

«L’Etat nous a accordé une enveloppe de 25,3 milliards pour que l’AEP soit assurée par l’ADE. La décision a été entérinée par délibération, mais jamais appliquée», souligne M. Louna, ajoutant qu’«aucun foyer n’a de compteur d’eau. Les conduites, elles, remontent aux années 70.

Leur rénovation se fait attendre depuis 2016 alors que cela pourrait réduire considérablement les pertes et, de surcroît, la pénurie qui affecte la région», déplore un autre élu. Il faut dire que l’Etat n’a jamais lésiné sur les moyens quand il s’agit d’alimenter les populations en eau potable.

En 2016, la direction de l’hydraulique avait alloué une enveloppe de 70 milliards pour améliorer l’approvisionnement de la commune en eau.

Néanmoins, le chantier reste bloqué à 20% d’avancement. Même le projet du barrage de Tizi N’tleta, d’une capacité de 90 millions de mètres cubes, patine depuis 2014 au grand dam des populations des localités du sud de la wilaya, où l’eau potable est une denrée très rare, été comme hiver. C’est dire que ce sont pas les projets qui manquent.                                         
 
 

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