La commune a bénéficié de 75 milliards de centimes depuis 2021, dont 16 milliards ont servi à la réhabilitation de 11 écoles primaires.
Beaucoup de projets, mais peu d’impact sur le vécu des populations. Marchand de légumes, Nacer (38 ans) s’intéresse beaucoup à la politique. Tenant un petit étal sur la principale route du chef-lieu de Chabet El Ameur, Nacer ne partage pas l’idée que se font les élus locaux et autres responsables du développement. «Le développement c’est un tout.
Ce n’est pas le revêtement des routes ou les projets d’assainissement comme le pensent nos élus», glisse-t-il. A Aït Said, son village, les carences sont légion. «L’eau arrive une fois tous les 15 jours. Nous avons une salle de soins qui a été réalisée en 2015, mais elle n’a jamais ouvert ses portes», s’indigne-t-il.
Au chef-lieu communal, d’aucuns se plaignent des bouchons, devenus un véritable casse-tête pour les automobilistes. La ville, connue pour son anarchie et la prolifération des activités informelles, peine à faire sa mue. Certaines routes, à l’instar de celle desservant Ouled Ali, sont dans un piteux état.
Idem pour la route menant vers la polyclinique, dont le revêtement se fait attendre depuis plusieurs années. «Le projet est à 90% d’avancement. Il a bénéficié d’une enveloppe de 70 millions de dinars», a indiqué récemment le P/APC, Hocine Marmouchi, précisant que la commune a bénéficié de 71 milliards de centimes depuis 2021. «Le lycée est en cours de réalisation et nous avons réhabilité 11 écoles pour 16 milliards.
Le mois dernier, on a obtenu une aide de 53 millions pour aménager les trottoirs et l’entrée de la ville.» Pour aller à Chabet El Ameur, la plupart des automobilistes empruntent la RN68. Cependant, cet axe est ponctué de plusieurs glissements et présente d’énormes dangers. Après moult réclamations, la DTP de Boumerdès vient d’annoncer la réhabilitation d’un tronçon de 11 km.
A défaut de projets créateurs de richesses, l’APC se contente de réaliser de petites opérations à même d’améliorer un tant soit peu le quotidien des populations. «Nous avons revêtu 7 chemins communaux d’une longueur de 45 km depuis le début de notre mandat», a annoncé le P/APC.
Carences dans les villages
Principale préoccupation de la jeunesse, le chômage bat des records dans la localité. «Nous avons une zone d’activité, mais elle n’a de telle que le nom, car 60% des terrains ont été détournés de leur vocation», dénonce Younes (31 ans), licencié en droit. «Même les espaces de loisirs sont inexistants dans notre commune», poursuit-il, rappelant que le chantier de la bibliothèque communale patine depuis 2012.
«La corruption n’a jamais cessé et de nombreux élus ont été poursuivis en justice pour des affaires de malversation. Récemment, on a appris que même le couffin de Ramadhan n’était pas distribué dans la transparence», fulmine-t-il.
Le mois passé, un élu connu pour ses critiques concernant la gestion de la commune a été relevé de ses fonctions pour avoir dénoncé le favoritisme dans la distribution de logements sociaux. Un autre habitant, natif de Azzouza, accuse l’APC de «régionalisme», soulignant que leur village n’a bénéficié d’aucun projet de développement.
Mohamed Mediène, président du comité de village, affirme que «même les camions de ramassage des ordures ménagères ne viennent pas chez nous». «Où est parti le projet d’annexe d’état civil ? Cela fait des années qu’on en parle. Notre région compte plus de 20 000 habitants.
Nous avons une salle de soins, mais le médecin vient rarement. Pour un simple document d’état civil ou pour faire une injection, nous sommes obligés d’aller au chef-lieu», regrette-t-il. M. Mediène évoque aussi l’absence de salle de sports, le blocage des projets de gaz et d’assainissement, en s’interrogeant sur le projet d’extension de l’école primaire qui tarde à voir le jour malgré les promesses des autorités.