L’Algérie a été boutée hors de la CAN 2021 d’une manière peu glorieuse. Le tenant du titre a réalisé un parcours cauchemardesque au premier tour (un match nul et deux défaites) alors qu’il est arrivé au Cameroun dans l’habit du favori.
La réalité du terrain et du football s’est chargée de rappeler, à tous, qu’en football rien n’est jamais définitivement acquis. Les Verts l’ont vérifié à leurs dépens à Douala qu’ils ont quitté bredouille au lendemain de la défaite (1-3) face aux Eléphants de Côte d’Ivoire.
Elle a définitivement scellé leur sort dans la 33é édition de la CAN. C’est une désillusion qui n’était ni attendue ni prévue même dans les prévisions les plus pessimistes. Qu’est-ce qui est arrivé ? Il est tôt pour le savoir. Une chose est sûre. L’équipe nationale est passée totalement à côté de son sujet.
Elle a été incapable de prendre le meilleur sur des adversaires qui végètent au fond du classement de la FIFA. La Sierra Leone (0-0) ensuite la Guinée Equatoriale (0-1) ont tenu la dragée haute au champion en titre. Ces deux contre-performances ont été de sérieux avertissements. La Côte d’Ivoire s’est chargée d’enfoncer le clou et d’éjecter l’Algérie du tournoi organisé par le Cameroun.
1992, 2022 mêmes similitudes. En 1992, l’Algérie est arrivée au Sénégal auréolé du titre de champion d’Afrique. Elle est vite rentrée au bercail avec la même moisson qu’en 2022, c’est-à-dire une lourde défaite (0-3) contre la Côte d’Ivoire et un modeste point récolté contre le Congo Brazzaville (1-1). 30 ans plus tard, l’histoire s’est répétée.
Comme dirait l’autre, elle bégaie. En 1992, l’équipe nationale n’a pas effectué une bonne préparation dans un contexte complètement différent de celui de 2022. La préparation pour la CAN au Cameroun n’a pas été non plus la meilleure des préparations.
Les clubs européens ont libéré leurs joueurs tardivement, le stage au Qatar n’a pas été une réussite, la Covid a contrarié bien des plans de préparation, des joueurs ont rejoint le regroupement loin de leur meilleure forme physique, des joueurs étaient émoussés, des incertitudes ont entouré la participation de joueurs clés lors des deux premiers matchs du tournoi, le sélectionneur Djamel Belmadi a récupéré des joueurs qui n’étaient pas dans leur forme optimale, ce n’était pas la joie.
A partir de là et de tous les paramètres cités, il était loisible de deviner que la mission au Cameroun n’allait pas être de tout repos. Les rares voix qui ont essayé de tempérer l’ardeur de ceux qui juraient la main sur le cœur que le trophée retournerait en Algérie, ont été étouffées. Résultat des courses, les Verts sont rentrés à la maison un peu plus tôt que prévu.
Cette déconvenue arrive au plus mauvais moment. Aujourd’hui, à 16h, l’Algérie connaîtra son adversaire au dernier tour (aller-retour) des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022. Deux mois environ nous séparent de la double confrontation décisive.
C’est peu pour resserrer les rangs, remonter le moral du groupe et aborder les deux matchs dans les meilleures conditions morales, psychologiques, techniques et tactiques. C’est un vaste chantier qui attend l’équipe nationale et le sélectionneur Djamel Belmadi.
La première étape sera de chasser les doutes nés de la désillusion de Douala. Le groupe dispose de deux mois pour se préparer à relever le défi et faire oublier le ratage de la CAN 2021. Le bilan de la participation à la 33e édition de la CAN requiert une analyse objective dénuée de toute tentative de fuite en avant.