La corruption dans le football algérien existe. Depuis longtemps, n’en déplaise à ceux qui sont toujours dans le déni lorsque ce sujet sensible est évoqué.
L’épisode du score fleuve (19 buts à 0) lors d’un match de championnat de wilaya (Alger) a relancé le débat sur le sujet de la corruption dans le football. Elle est un morpion incrusté dans le corps du football. Ceux qui ont poussé un cri d’orfraie en prenant connaissance du score qui a sanctionné un match de championnat de wilaya devraient revoir leur manuel de connaissance en football.
La corruption dans le football est ce que l’eau est pour le poisson. Ils (le football et le poisson) ne peuvent pas vivre sans (la corruption et l’eau). Il suffit de pousser un peu plus la réflexion sur cette vérité hideuse qu’est la corruption dans le football pour constater qu’elle existe vraiment et, mieux, qu’elle est tolérée et consacrée dans les textes du football eux-mêmes.
C’est facile à vérifier. Dans les règlements de tous les championnats de la pyramide du football algérien, le législateur ou celui qui a rédigé les textes règlementaires reconnaît implicitement l’existence de la corruption et son corollaire les matchs arrangés, truqués. Dans les règlements généraux (toutes divisions confondues), la ligue et la fédération recourent systématiquement à la phase aller pour départager deux ou plusieurs équipes classées ex aequo.
C’est ce critère qui est retenu et pas celui de l’année ou la saison. Pourquoi le critère de la phase aller a été mis en évidence et pris en considération ? Parce que tout le monde pense, croit et dit que c’est durant la phase retour que la corruption fait rage.
Donc, c’est une reconnaissance de l’existence de la corruption. Sauf que dans cette réflexion, la corruption est exclue de la phase aller et s’installe durant la phase retour. C’est un article des règlements généraux qui doit être supprimé.
Dans les règlements généraux actuels, la corruption n’est pas tolérée durant la phase retour et à ce titre le goal-average de la phase retour n’est pas pris en considération. Cet aspect a été maintes fois évoqué, soulevé, abordé par des observateurs, malheureusement jamais pris en considération par les personnes en charge de la gestion du football.
La réflexion peut être poussée plus en avant pour englober tous les chapitres de la réglementation qui sont hors jeu. Depuis toujours la fédération fonctionne avec des organes importants dépourvus de légitimité.
C’est le cas à titre d’exemple des organes juridictionnels (commission de discipline, commission de recours, commission de l’éthique) qui ne sont pas légalement constitués, leurs membres sont désignés, jamais élus par l’assemblée générale.
D’où peuvent-ils tirer leur indépendance s’ils sont désignés ? Les statuts et les règlements généraux du football sont un vaste chantier qu’il faudra bien entreprendre un jour. Sur les chapitres indiqués, la fédération et ses démembrements nagent dans l’illégalité. Y-a-t-il une autorité pour le rappeler une fois pour toutes.
Par Abdelmadjid Djebbab