Commentaire - FAF : une institution dans la tourmente

31/08/2023 mis à jour: 00:47
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La Fédération algérienne de football (FAF) est un Roi nu. La situation née de la démission de l’ancien président Djahid Zefizef l’a totalement dénudée. Un pitoyable épisode écrit par des apprentis sorciers couvert par le silence qui se confond avec la complicité de ceux qui avaient le devoir et la responsabilité de sa bonne marche. Malheureusement, cela n’a pas été fait au bon moment et a engendré les difficiles moments qu’endure le football algérien depuis qu’il a été livré aux prédateurs.

Seuls leurs affidés ont trouvé leur compte et continuent de plaider pour le maintien du statu quo. Les lanceurs d’alerte ont maintes fois alerté les responsables de la fédération sur les dangers qu’ils font encourir à l’institution, en piétinant les textes, les statuts et règlements. Aujourd’hui, la fédération et ses hommes sont dans l’incapacité de résoudre le moindre petit problème né de l’irrespect des textes. L’instance faitière est totalement hors champ.

Dire qu’elle est hors jeu est un doux euphémisme. Le moindre courant d’air la couche au sol. Les péripéties, qui entourent l’organisation de l’assemblée générale élective qui porte à sa tête un nouveau président et le bureau fédéral, tournent au cauchemar. A force de fonctionner à contre-courant de ce que prévoient ses statuts, qu’elle n’a pas mis en conformité avec la loi et les décrets exécutifs, elle s’est retrouvée en situation d’incapacité d’offrir des solutions ou des alternatives pour répondre à des urgences et des problèmes qu’elle a provoqués.

Un simple exemple, la FAF peut être interdite de participation à l’assemblée générale du Comité olympique algérien (COA) parce qu’elle ne fonctionne pas avec des statuts mis en conformité avec les lois et textes du pays. Faut-il alors s’étonner que l’organisation d’une simple assemblée générale élective semble être au-dessus de ses compétences ? Si elle avait observé toutes les procédures inhérentes à la mise en conformité de ses statuts, l’organisation de l’AGE aurait été un jeu d’enfants.

C’est parce qu’elle s’est éloignée de la voie de la légalité qu’elle s’est égarée. Les péripéties qui entourent le processus électoral en cours ne sont pas rassurantes, ce qui n’est pas de bon augure. Si la commission électorale élue au cours du court mandat de Charef Eddine Amara navigue entre les statuts périmés de 2015 et 2018 et le décret exécutif modifié du 12 septembre 2022, c’est parce qu’elle a été toujours réfractaire à l’application de la loi.

Aujourd’hui, elle se retrouve prise au piège de ses mauvais choix (en matière de textes). Le sommet de la ridicule pièce qui se déroule sous les yeux des Algériens, c’est le jeu auquel s’adonne la commission électorale qui n’a pas lieu d’être, si l’article 17bis du décret exécutif (modifié) du 12 septembre 2022 était appliqué. Les lignes de cet article indiquent clairement «l’élection de nouvelles commissions électorales». Alors que font là ses membres ?

Pis encore. Des informations «fuitées» des travaux de la commission électorale ne laissent aucun doute sur les identités des auteurs présumés. Commentant les «fuites organisées» des informations sur les travaux de la commission électorale, un dirigeant de club a soufflé qu’«il s’agit d’une tentative de faire capoter l’AGE du 21 septembre 2023». Celle-ci se tiendra-t-elle dans les délais annoncés ? Personne ne le sait. Néanmoins, il semble que l’AGE se tiendra en septembre prochain. Le changement de cap n’est pas au programme.

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