Le top départ de la course à la succession de Charaf Eddine Amara à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) a été donné hier. L’éphémère président de la FAF (avril 2021-mai 2022) n’a pas fait de vieux os à Dély Ibrahim. Il a été broyé par l’infernale machine de destruction qu’il a trouvée sur place à son arrivée et qu’il n’a pas pu faire bouger, ni déplacer, tellement elle est lourde et rodée aux intrigues intra-muros. Charaf Eddine Amara a fait long feu.
Sa page est tournée par ceux qui l’ont intronisé au printemps 2021. Il y a quelques heures, ils lui ont signifié sa fin de mission. Les nombreux prétendants tapis dans l’ombre vont à présent devoir sortir du bois et ne plus avancer masqués. Amar Bahloul, ex-membre du bureau fédéral et qui fait présentement l’objet d’une mesure conservatoire de la part de Charaf Eddine Amara, n’a pas tardé à annoncer son intention de présenter sa candidature.
Reste à savoir s’il pourra le faire tant qu’il n’a pas été auditionné par la commission de l’éthique ? Pour n’avoir pas observé strictement ses statuts et règlements depuis des années, la fédération se retrouve prise en otage. La vacance du pouvoir au double niveau du poste de président et du bureau fédéral réduit drastiquement la marge de manœuvre en ce qui concerne la convocation de l’assemblée générale et l’organisation des élections.
Le président et le bureau fédéral sont les pierres angulaires de la pyramide décisionnelle. Selon les statuts de la fédération il n’y a présentement que les 2/3 des membres de l’assemblée générale qui peuvent demander et obtenir l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire qui aura qu’un seul point à l’ordre du jour de la session extraordinaire. Et encore. A qui faut-il adresser la demande en l’absence du président et des membres du bureau fédéral ?
Décidemment, le football algérien n’a pas fini de manger son pain noir. Reste à espérer que les auteurs des mauvais castings des dernières années s’abstiendront de se mêler encore des affaires du football. Ils ont montré leurs limites dans l’exercice qu’ils privilégient. En attendant, il faut suivre la caravane de prétendants qui vont venir vendre des chimères, amuser la galerie… et casser un peu plus le football. La lourde chute de l’arbre qui cachait la forêt a mis tout à plat. Abdelmadjid Djebbab