L’Assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football (FAF), tenue le 25 mai 2024, a dévoilé la catastrophique situation financière dans laquelle se débat l’instance faîtière du football algérien.
Une fédération digne de ce nom s’appuie sur l’Assemblée générale ordinaire pour présenter un bilan moral de haute facture avec des chiffres qui augurent d’un avenir radieux pour la discipline, comme par exemple la croissance du nombre de licenciés, l’augmentation du chiffre de clubs affiliés aux ligues et fédération, la multiplication des cadres techniques, le volet financier jamais à la traîne, une politique financière totalement encadrée en ce qui concerne le football professionnel, des perspectives encourageantes à tous les niveaux. Chez nous, malheureusement, il n’y a rien de tout cela, comme l’a démontré le dernier rapport moral et financier présenté samedi devant les membres de l’Assemblée générale ébahis par les chiffres avancés. Un constat.
Le football algérien marche sur la tête et roule en carrosse, alors que tous les voyants sont au rouge. A l’annonce de l’endettement de la fédération (plus de 8 milliards de dinars), un membre de l’AG a lâché : «C’est incroyable.
Ces chiffres donnent le tournis et éclairent d’un jour nouveau la lamentable situation du football qui fonce dans le mur». Les acteurs du football amateur apprécieront. Alors que la base souffre terriblement du manque de moyens financiers qui met en danger sa survie, la fédération et ses démembrement supérieurs (les sélections, le personnel et assimilés) sont gâtés.
Pour eux, l’argent coule à flots sans regard aux dépenses. Sur ce chapitre, la fédération a manqué à ses devoirs et obligations envers la base du football. Que vont penser les démunis, c’est-à- dire les acteurs du football amateur, lorsqu’ils vont prendre connaissance des montants monstrueux des dettes que la fédération traîne comme des casseroles.
La cassure, pour ne pas dire, la rupture, entre le sommet et la base du football est désormais consommée. Samedi, un vieux routier du football a soufflé : «La stratosphérique dette révélée par Walid Sadi, le président de la FAF, interpelle les membres de l’AG et le commissaire aux comptes. Les premiers pour n’avoir jamais réagi aux dérives financières et le second pour ne pas avoir tiré la sonnette d’alarme comme il l’a fait, enfin, le 25 mai dernier ?».
A présent, il faut tout mettre sur la table, situer les responsabilités et souhaiter que les parties habilitées à traiter ce type de dossier agissent.