Commentaire - FAF : les statuts de la discorde

11/05/2022 mis à jour: 11:58
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Les nouveaux statuts de la Fédération algérienne de football (FAF) tardent à être validés. Pourtant, tout semblait être en ordre le 29 juin 2021 lorsque la FAF a annoncé sur son site officiel que «les nouveaux statuts de la FAF sont prêts. La FAF et la FIFA les ont finalisés».

Depuis cette annonce, la situation n’a pas évolué d’un iota. Aux interrogations des observateurs sur le retard de leur validation par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et le feu vert de la FIFA, aucune explication n’a été avancée de part et d’autre.

Mieux, la fédération n’a avancé aucune explication, ni piste de lecture. Que comprendre ? Rien, sinon que des zones d’ombre continuent de planer sur ce dossier statutaire. Cette situation risque d’avoir de fâcheuses répercussions sur le processus des prochaines assemblées générales, prévues cet été. Des mois de travail (FAF-FIFA) risquent de partir en fumée et retarder l’adoption des nouveaux statuts.

Nos multiples tentatives auprès des deux instances ont débouché, enfin, sur une réponse parvenue en début de semaine. La FAF, la FIFA et le MJS butent sur deux points. Le premier a trait à la qualité de membre (de l’assemblée générale) et le second à la modification impérieuse d’un article du code électoral de la FAF.

Sur le premier point, notre source révèle : «La FIFA est très regardante sur la qualité de membre de l’Assemblée générale. Elle tient à ce que le membre soit une personne morale dont l’affiliation à la FAF a été acceptée par l’Assemblée générale».

Sont concernés, ou visés, par cet article, les anciens présidents de fédération et membres du Bureau fédéral qui n’ont pas de mandat, qui ne représentent pas une personne morale et qui continuent de graviter dans la sphère du football et de la fédération. La FIFA précise que tout membre de l’Assemblée générale doit représenter une personne morale, c’est-à-dire être légalement structuré.

Cette position va à l’encontre des lois nationales et de la convention standard de la FIFA qui reconnaît la primauté des lois nationales avant les statuts et règlements de la FIFA. C’est un lourd point de discorde entre les deux parties. Il peut être résolu à travers la création d’une association des anciens présidents de fédération et dont l’affiliation à la fédération reste tributaire de l’accord de la fédération.

Il y a aussi un autre point, dans le même sillage que celui-ci et qui concerne les membres du Bureau fédéral en fin de mandat. Dans les nouveaux statuts préparés depuis plus d’un an, ces membres, grâce à un tour de passe-passe, ont obtenu de préserver leur qualité d’électeur et d’éligible même sans mandat.

Le second point de la discorde se situe au niveau du code électoral de la FAF. La FIFA exige, conformément à ses statuts applicables par toutes les associations, que le président de la commission électorale soit une personne étrangère à la composante de l’Assemblée générale, juriste de formation et spécialiste des lois et textes sur le football, et élue par l’Assemblée générale pour un mandat de quatre ans.

Une personne jouissant d’une totale indépendance et qui puisse prendre ses décisions loin de toute influence. C’est le principe qui guide le choix des hommes et femmes qui dirigent les organes juridictionnels.

La mise en œuvre de cette option, dans les meilleurs délais, placera la commission électorale élue au printemps dernier et son président Abdelmadjid Yahi, dans une situation inconfortable. Ce dernier ne pourra pas présider la commission électorale à la lumière de ce que la FIFA a imposé.
 

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