Commentaire / Droits télé : Un serpent de mer

13/08/2023 mis à jour: 03:45
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Comme un serpent de mer, la question des droits télé revient à la surface chaque saison. C’est récurrent. A chaque début de saison, le problème est posé sur la table en lien direct avec les dettes des clubs. 

Avant l’engagement, les clubs sont soumis à la régularisation de leur situation, en matière de dettes, vis-à-vis des joueurs. Les droits télé ont toujours été la parade utilisée par la ligue de football professionnel (LFP) pour se donner bonne constance et renvoyer l’image d’une instance qui veille sur les intérêts de toutes les parties. 

Ce problème des dettes des clubs place la télévision publique dans une situation qu’elle n’a ni créée, ni provoquée. D’ailleurs, elle réfute d’être associée ou impliquée dans un problème qui concerne la ligue et les clubs. Mieux encore, ce dossier est un fardeau pour la télévision publique qui, s’il ne tenait qu’à elle, elle l’aurait définitivement et depuis longtemps fermé. Les reproches que lui adressent les responsables de la ligue sur les retards de versement des tranches du contrat ne sont pas à son goût. En off, des voix indiquent que «la télévision peut facilement se passer de la diffusion de matchs de ligue 1. 

Ce n’est pas un produit qui peut être bien commercialisé. La LFP n’offre aucune bonne condition de retransmission des matchs. L’homologation des stades c’est de sa responsabilité. Nos équipes et notre matériel dépêchés sur les lieux des rencontres font face à d’innombrables difficultés de retransmission. Alors, une fois pour toutes, il faut arrêter de faire le procès de la télévision». Le message est clair. 

Pour l’instant, les matchs de ligue 1 ne sont pas un produit vendable. Les perpétuels changements opérés en matière de programmation, de déprogrammation, les jours et horaires indus choisis, ne plaident pas en faveur du produit proposé. 

C’est clair. Pour rappel, les deux parties LFP et télévision sont liées par un contrat qui rapporte 55 milliards à la ligue de football professionnel et qui est souvent versé en deux tranches. La LFP juge cette somme loin des attentes et de ses besoins. La télévision peut rétorquer qu’en contrepartie elle ne gagne pas beaucoup, sinon rien. Il  faut savoir que le contrat entre les deux parties est une forme de subvention indirecte que le Trésor public accorde au football professionnel via ce contrat. 

Le grief le plus souvent évoqué demeure le  non-respect de la grille des programmes qu’il faut souvent modifier parce que des matchs sont reportés ou le coup d’envoi différé. Si la ligue de football professionnel veut que la télévision achète son produit,  lui faudra améliorer la qualité du produit pour que son partenaire paie la facture rubis sur l’ongle. 

Aujourd’hui, l’impression qui se dégage est que la télévision n’a pas besoin de ce produit (football) qui n’a aucune valeur marchande dans le contexte actuel. 

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