Commentaire / CAF : une AGO pour maintenir le statu quo

14/09/2024 mis à jour: 05:03
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A l’approche de la fin du mandat en cours (2021-2025), les dignitaires de la Confédération africaine de football (CAF) se sont lancés dans la course au triturage des statuts de l’instance faitière.

 Dans un courrier adressé aux associations membres, la CAF a détaillé les points inscrits à l’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire fixée au 10 octobre prochain sous condition que d’ici là la situation sanitaire en République Démocratique du Congo (RDC) ne se complique pas en raison de l’épidémie Mpox qui fait craindre le pire sur place. Les lieu et la date (10 octobre) ne sont pas indiqués. Le rendez-vous se tiendra entre deux journées (3e et 4e) des éliminatoires de la CAN Maroc 2025, fixées les 7 et 15 octobre. 

L’assemblée générale ordinaire revêt un cachet particulier en raison des points qui seront débattus et votés. Ils nécessitent statutairement la présence d’un nombre important de délégués. Ces derniers seront retenus par les matches des 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN Maroc 2025. S’il n’y a pas le quorum, l’assemblée se tiendra le lendemain… et le tour sera joué. Passons maintenant aux points inscrits à l’ordre du jour et leur importance. 

Sachant que c’est la dernière assemblée générale du mandat en cours, le moment est tout à fait propice pour procéder à un toilettage qui favorise, sans aucun doute, les habitués du cercle fermé qu’est devenu le Comex sous le règne du Sud-Africain Patrice Motsepe adoubé par le président de la FIFA, Gianni Infantino, et accessoirement par les membres de l’Assemblée générale. Les 3 principaux points inscrits à l’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire du 10 octobre 2024 sont les suivants: proposition d’augmenter les primes du président de la CAF, des membres du comité exécutif, des présidents des unions zonales et des fédérations (des dizaines de milliers de dollars pour chaque partie). Le décor est planté. 

Le vote contre une prime. La suite  ? Facile à deviner. Annulation du critère d’âge, actuellement fixé à 70 ans. Le ou les bénéficiaires de la modification de l’article 18 alinéa 9 sont les membres du Comex qui sont touchés par cette limite d’âge. A leur tête, l’Egyptien Hani Abou Rida.

 Il veut rester dans les rouages de la CAF et de la FIFA. Il a plus de 70 ans. Si le verrou de l’âge saute, il pourra prétendre à un autre mandat à la CAF et à la FIFA. Pour maintenir le statu quo en ce qui concerne les représentants africains au sein du comité exécutif de la FIFA il faudra modifier totalement l’article 18, alinéa 13 des statuts qui prévoit, pour l’élection au Comex de la FIFA la procédure suivante. Le vote se fait par groupement linguistique. 2 membres issus du groupement 1 francophone, 2 membres issus du groupement 2 anglophone, 2 membres issus du groupement 3/ arabophone / lusophone / hispanophone. C’est le gros enjeu du rendez-vous de Kinshasa.
 

C’est un plan qui porte la signature, même s’ils avancent masqués, des délégués égyptien et marocain, soutenus par ceux qui veulent maintenir leur mainmise sur l’instance continentale. Pour s’en convaincre il suffit de consulter l’identité de ceux qui ont formulé et soutenu les propositions, 

Les Comores avec le parrainage de la Fédération mauritanienne, botswanaise, somalienne et du Liberia. Avec la bénédiction, bien sûr, de ceux qui ont la haute main sur la CAF depuis 2015. 
 

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