Commentaire / Caf-Faf : Quid de l’article 21 des statuts de la Confédération ?

28/09/2023 mis à jour: 00:54
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La décision de la Fédération algérienne de football ( FAF ) de retirer son dossier de candidature à l’organisation de la CAN 2025, la veille de la réunion du Comex, 27 septembre 2023, pour annoncer le nom du pays organisateur de la CAN-2025, a suscité beaucoup de commentaires. C’était prévisible. 

Ce qui l’était moins, ce sont les propos et déclarations à l’emporte pièce prononcés par certains. Ils sont allés jusqu’à dire que «la CAF a refusé la demande de la FAF et l’a menacé de sanctions si elle ne revient pas sur sa decision.» Un tissu de mensonges. Les textes de la CAF ( statuts et règlement de la compétition) ne mentionnent pas du tout une quelconque sanction contre une association qui décide souverainement de se retirer de la course à l’organisation d’une compétition. 

Avant que la lettre de la FAF annonçant le retrait de son dossier ne soit transmise à la FAF, des cercles ont extrapolé dans le vide. La FAF avait le droit de retirer son dossier sans avoir à subir la moindre sanction de la part de la CAF. Elle l’a fait en respectant les formes. Le timing était de son ressort exclusif. Elle n’a pas choisi l’invective. Elle a privilégié la correction et le respect à l’endroit d’une institution qui ne l’a pas été à son endroit. Nul ne peut l’accuser de mauvais perdant, sachant que la Confédération n’a pas été fair-play du tout. 

À la CAF, tout le monde savait, depuis l’été 2022, que l’institution dirigée par Patrice Motsepe (president de la CAF) avait passé un deal avec Faouzi Lekjaa, le patron de la Fédération marocaine et membre du Comex de la CAF et de la FIFA, pour que l’organisation de la CAN 2025 soit confiée au Maroc. Les décideurs de la CAF ont entériné ce choix, avant que l’organisation de la CAN-2025, prévue en Guinée, ne soit retirée à ce pays. 

Le 12 octobre 2022, El Watan a fait état du deal CAF-Maroc. Il a été conclu, avant l’appel à candidature lancé en septembre de l’année. L’alerte n’a provoqué aucune réaction de la FAF. Elle est restée sourde et muette. Pire, elle a déroulé le tapis rouge aux pontes de la CAF à chacun de leur voyage en Algérie. La FAF a choisi le moment d’annoncer le retrait de son dossier. Elle a eu l’élégance de le faire savoir à la CAF avec des formules bien choisies et loin des sentiers de l’invective. Patrice Motsepe sait en son for intérieur qu’il n’a été ni correct ni fair-play avec la FAF. Depuis octobre 2022, le match était plié et le dossier fermé en faveur du Maroc.

 Toute honte bue, il n’a pas arrêté de balader la FAF avec ses propos mielleux et ses discours rassurants. Finalement, il a été rattrapé par la réalité. Pendant des mois, il a berné les dirigeants de la FAF. Est- ce une surprise ? Pas du tout. Voilà encore un dirigeant, qui plus est le président de la CAF en personne, qui piétine les statuts de la CAF sans remords aucun. La preuve, la voici. 

L’article 21 des statuts de la CAF paraphé le 12 mars 2021 au Maroc par Patrice Motsepe ( président ) et Véron Mosengo omba (secrétaire général) énonce que «le Comex désignera le pays hôte, avant la date prévue pour la tenue de la phase finale de la CAN ...». 

La CAF a désigné, le 27 septembre 2023, le Maroc comme pays organisateur de la CAN 2025. Est-ce normal ? Selon l’article 21 des statuts de la CAF, l’heureux élu est choisi, 6 ans avant l’organisation du tournoi. La CAF a-t-elle respecté ses statuts ? La réponse est non.

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